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George Orwell, 1984

George Orwell, 1984

« Derrière Winston, la voix du télécran continuait à débiter des renseignements sur la fonte et le dépassement des prévisions pour le neuvième plan triennal. Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston restait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu autant qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. » Police de la Pensée, ministère de la Vérité, ministère de l’Amour, « contrôle de la Réalité »… en 1984, « Big Brother vous regarde ».
Aujourd’hui, la Police de la Pensée et la novlangue sont-elles encore de la science-fiction ? Vient de paraître, chez Gallimard, une nouvelle traduction, qui a subi une réécriture très dégradée et… orwellienne : la « novlangue » devient le « néoparler » et la « police de la pensée », la « Mentopolice ». Il est grand temps de se procurer la traduction de 1950, qui, si elle a quelques défauts, a fait passer dans le langage commun quelques termes critiques bien utiles face à notre société de surveillance médiatique.

Adolescents

George Orwell, 1984 — Traduit de l’anglais par Amélie Audiberti (1950). Éditions de poche, dont Folio, 1972, 438 p., 8,90 €, toujours disponible.