Thème

Romans historiques

Michael Morpurgo, Cheval de guerre, l’album

« Au cœur des collines du Devon » — et chacun sait comme elles sont chères à l’auteur -, Joey et Albert « grandissaient ensemble dans la ferme familiale », et « il suffisait qu’Albert appelle Joey par son nom, le siffle en imitant le hululement du hibou et son cheval courait vers lui ». Or, un terrible jour de 1914, Joey, réquisitionné, devient « cheval de guerre ». Tout au long du conflit, Albert va tout faire pour le retrouver. Adapté du roman Cheval de Guerre par l’auteur lui-même, grand maître conteur, cet album captivant est magnifiquement illustré par Tom Clohosy Cole, ce qui le rend accessible à des lecteurs plus jeunes. Il peut aussi être lu en anglais, bien sûr.

Dès 7 ans

Michael Morpurgo, Cheval de guerre, l’album, illustrations de Tom Clohosy Cole, Gallimard Jeunesse, 2023, 48 p., 16,50 € — Imprimé en Italie

Sophie de Mullenheim, Sur le devant de la scène – Gipsy Book 7

Once Upon a Time… Il était une fois…
« — Mesdames et Messieurs, pour vous ce soir, voici les personnages des contes de votre enfance !
Alors le rideau rouge au fond de la piste s’ouvre et les artistes entre un à un pour se placer sous la lumière des lustres qui s’est intensifiée. Ils sont calmes, superbes et effrayants. » Ils sont les acteurs du spectacle d’un « cirque », celui dont Adams Folley a dressé le chapiteau, en cette fin 1865, dans la petite ville anglaise de Redhill. Un freak show comme il y en a tant à l’époque, exhibant des « monstres » humains, un très grand géant, un nain, une femme à barbe ou encore des siamois, tels Charles et Charlie. Justement, à Redhill, il y a aussi un asile d’aliénés, où cohabitent ceux que l’on ne sait guère soigner, ou dont les « maladies » ne sont pas encore bien connues ; c’est là que vit Mary, qui rêve de devenir actrice et dont nous comprenons qu’elle est trisomique. Mais quel lien la relie à Ed, jeune journaliste localier en quête de sensationnel ?
Le Gipsy Book a donc changé une fois de plus de mains – car il a, en plus, le don de revenir dans le passé – et il apporte ici ses sages paroles à cette famille d’artistes « pas comme les autres », une famille de cœur qui fait face, avec un grand courage, au regard que porte sur elle la société victorienne. Un très beau questionnement sur la différence et le handicap, sans aucune mièvrerie.

Adolescents dès 15 ans

Sophie de Mullenheim, Sur le devant de la scène – Gipsy Book 7, Mame, 2023, 368 p., 15,90 €

Ruta Sepetys, Si je dois te trahir

« Ne fais confiance à personne. Ne parle à personne. Les espions sont partout », lit-on en filigrane d’un titre à la savante ambiguïté : qui est ce « je », qui est l’autre ? Qui court ainsi, de dos, sur les pavés de Bucarest ?
« ̶ Tu es coupable de trafic illégal, et tu seras poursuivi en justice.
Un frisson parcourut ma nuque. Mon cerveau entra en ébullition.
Le vieux timbre.
Le dollar américain.
Ça s’était passé deux mois plus tôt. Depuis combien de temps étaient-ils au courant ? […]
̶ Tu es en train de dire que tu as effectué une transaction illégale avec un adolescent américain ? […] La punition s’abattra sur toute ta famille. »
Ce jeune lycéen convoqué ce triste jour d’octobre 1989 par un agent de la Securitate, la police secrète roumaine, c’est Cristian Florescu. Dans quelques instants, il va devoir faire un choix impossible : perdre ceux qu’il aime ou travailler pour la police secrète. Devenu informateur, il se lance dans un double jeu plus que risqué. Quand la radio clandestine annonce la chute imminente des États communistes voisins, combien de temps encore va « tenir » le régime de Ceausescu ? Mais qui a glissé le billet d’un dollar dans son album de timbres ?
Ruta Sepetys mêle ici le récit historique et le drame familial pour montrer comment la surveillance policière constante, dans une dictature, en vient à détruire les familles dans ce qu’elles ont de plus fort, la confiance. Un récit glaçant, « en mémoire des courageux étudiants roumains ». .

Adolescents

Ruta Sepetys, Si je dois te trahir, Gallimard Jeunesse, 2023, 384 p., 17,90 € — Traduit de l’anglais par Faustina Flore. Imprimé en Italie

Philippe J. Semmanèr, Les Mystères du clan des Pierres

Que se chuchotaient nos très lointains ancêtres du mésolithique lors de leurs veillées au coin d’un maigre feu de camp ? Asseyons-nous à côté de Petit-Elan et de sa sœur Fleur-des-Neiges et écoutons l’un des anciens… Lorsque Soleil part se reposer sur un arbre immense dans les demeures du Grand Nord, raconte-t-il, Ciel-Diurne cède sa place à Ciel-Nocturne et à Lune, son œil unique. Assis autour d’un feu crépitant, Petit-Elan, membre d’une de ces sociétés qui traversaient la future Europa il y a peut-être trente mille ans, ouvre grand ses oreilles pour écouter les anciens lui narrer les secrets de la Terre et des Vivants qui l’habitent, de la Nuit qui porte en son sein l’espoir de l’Aube, de Soleil et Lune qui règnent sur le Ciel, des puissantes Eaux-Vives et de l’énergie des Feux, mais aussi les terribles Wolkwos que les chasseurs de la tribu guettent dans l’ombre qui les entoure. Historien, Philippe Semmanèr, après une carrière dans l’enseignement et dans l’édition, tant en France qu’à l’étranger, montre ici un réel talent de conteur. Maureen Minervois, elle, s’est plongée au cœur des grottes ornées pour retrouver, à la lueur des torches, les secrets des ocres et des terres rouges. Un roman court qui se lit aussi à voix haute.

Dès 8 ans

Philippe J. Semmanèr, Les Mystères du clan des Pierres, Une veillée au mésolithique, illustrations de Maureen Minervois, coll. « Graine de Loup Jeunesse », Ed de La Nouvelle Librairie, 88 p., 10,50 € — Imprimé en France

James Fenimore Cooper, Le Corsaire rouge

Mon amie Iseult a eu la main heureuse : elle a déniché en brocante six volumes de cette collection ! Ivanhoé, Robin des Bois, Robinson Crusoé, Les Trois Mousquetaires, un titre moins connu, La Flèche noire, de Stevenson et cet album qui fera rêver corsaires et pirates : Le Corsaire rouge !
Naufrage, mutinerie, sauvetage, bataille navale, rien n’y manque. Sans oublier les traîtres, la reconnaissance d’un enfant perdu, le charme d’une douce demoiselle, jusqu’au jeune mousse qui n’est pas celui que l’on croit. Nous sommes en 1759, un jeune officier de la marine britannique de passage à Newport (Rhode Island) croise le chemin d’un personnage bien étrange, qui se révèle être le célèbre capitaine Heidegger, le Corsaire rouge. Au fil des événements, une étrange fascination va lier le destin des deux hommes… Cette « traduction libre » du roman de James Fenimore Cooper paru en 1827 est sans doute édulcorée, les couleurs des illustrations manquent parfois de nuances, mais peu importe, les jeunes lecteurs se laisseront prendre par la magie de l’aventure maritime.

Dès 12 ans

James Fenimore Cooper, Le Corsaire rouge, illustrations de Neri, Editions Mondiales Del Duca, coll. « Les grands classiques illustrés », 1968, 68 p. Imprimé en Italie. Prix selon la brocante.

Anne Riolet, Juliette et la Grande Guerre – Le réseau des Flandres

Juillet 1915 : plus question pour Juliette de sillonner le front en uniforme d’infirmière au volant de son automobile (voir le tome 1 de ses aventures) ! Ses parents ont décidé qu’elle passerait l’été de ses seize ans en famille à Bellignies, à la frontière franco-belge. La mort dans l’âme, Juliette se prépare à vivre deux mois d’ennui dans le château de sa tante. C’est sans compter sur la curiosité naturelle de la jeune fille…
Aussi Juliette se trouve-t-elle de nouveau dans l’œil du cyclone de la guerre en s’aventurant dans un combat dangereux, celui de l’espionnage et de la clandestinité. Passage de frontière, messages secrets, hébergement de soldats anglais… avec, parfois, la complicité d’un officier allemand francophile.
Avec sa fougue et son audace habituelles, Juliette se lance dans l’aventure, vite rejointe par Émile et Charles, ses plus fidèles amis. Pourtant, la guerre n’est pas un jeu et les jeunes gens vivent sans cesse sous la menace d’une arrestation qui peut leur être fatale…
Anne Riolet, agrégée d’histoire-géographie, a très finement introduit ses personnages dans le cours réel de la Première Guerre mondiale, en leur faisant notamment rencontrer des héroïnes telles Marie de Croÿ, Louis Thuliez et Edith Cavell.

Dès 12 ans

Anne Riolet, Juliette et la Grande Guerre – Le réseau des Flandres, Plein Vent, 2023, 240 p., 12,90 € — Imprimé en France

Phil Earle, Quand le ciel gronde

De la part de Mme H. G., documentaliste : « Un roman d’apprentissage au texte très juste avec des personnages attachants, un garçon de 11 ans et une vieille dame de 70 ans, qui évoluent au cours du roman. »
Pour vous en dire plus, voici la présentation de l’éditeur :
« Angleterre, 1941. Joseph est envoyé à Londres pour vivre chez Mme F., une amie de sa grand-mère. Mais entre l’école, le rationnement, les dures conditions de logement et les bombardements, la vie dans la capitale est encore plus difficile que celle dans le nord de l’Angleterre… D’autant que Mme F. est propriétaire d’un zoo, et que Joseph est obligé de nettoyer les cages et de s’occuper des animaux… Tout change quand il rencontre Adonis, un magnifique gorille argenté. D’abord effrayé, il finit par se lier d’amitié avec l’animal, malgré une sombre découverte : en temps de guerre, la vie des animaux ne vaut pas cher par rapport à celle des humains… Alors que le ciel s’enflamme et que les sirènes retentissent, Joseph va devoir faire un choix déterminant pour lui et pour l’animal… »

Pour les jeunes gens entre 11 et 13 ans

Phil Earle, Quand le ciel gronde, illustrations d’Antoine Doré, Auzou, 2022, 250 p., 14,95 € — Traduit de l’anglais par Peggy Roland.

Anne Riolet, Juliette et la Grande Guerre – Un ruban dans les tranchées

Sur les rives de la Meuse, en ce début d’été 1914, jeunes filles et jeunes gens de bonne famille, insouciants, canotent, jouent au tennis, se font gentiment la cour… Mais le tocsin fait vibrer la campagne. La guerre… La jeune Juliette Marsay, qui a appris à conduire en cachette de ses parents, ne va pas passer l’hiver à tricoter des mitaines dans un ouvroir – la voilà au volant, tournant la manivelle entre deux taxis parisiens partis vers la Marne. Quand son ami Émile est porté disparu, elle ne se résigne pas et sa vie prend un nouveau tournant : elle rejoint Marie Curie au volant d’une ambulance.
Je vous présentais récemment Disparu sur le front de Peggy Boudeville, dont le héros est un jeune adolescent. Les deux romans ont pris le même angle narratif : la recherche d’un disparu sert de fil conducteur, et permet de s’approcher du conflit en gardant un mince espoir. Ils montrent tous les deux le courage des civils autant que celui des soldats, mais insistent plus sur leur vie quotidienne faite de souffrance et d’abnégation que sur la vaillance au combat. Une belle réflexion sur ce conflit fratricide qui a « fait grandir trop vite nos enfants », comme doit bien l’admettre le père de Juliette.

Dès 12 ans

Anne Riolet, Juliette et la Grande Guerre – Un ruban dans les tranchées, Plein Vent, 2022, 226 p., 12,90 € — Imprimé en France

Peggy Boudeville, Disparu sur le front

Jules et Armand « tentèrent de déchiffrer l’affiche malgré la bousculade. Au sommet, les mentions Armée de terre, armée de mer, ordre de mobilisation générale en lettres capitales, suivies de deux drapeaux français entrecroisés saisissaient le cœur d’emblée, comme un mauvais présage. […]
— Ça veut dire que…
— Oui, Jules, ça veut dire que nos pères en font partie, déclara Armand, tel un automate.
— Mais pourtant il m’avait dit que…
— Je sais, il m’avait dit la même chose. »
Jules et Armand, 13 ans, ont bien du ma à admettre que leurs pères ont cherché à les protéger en ne leur parlant pas de cet ordre de mobilisation du 3 août 1914. Alors, quand Armand voit partir son père, sa vie bascule. Passé la révolte et la sidération, il faut trouver du travail, survivre. Février 1916 : Léopold, le père d’Armand est porté disparu. Armand, trichant sur son âge, rejoint alors le front…
Surveillé de près par les soldats, après avoir vécu la vie des tranchées, il va être dirigé vers un hôpital où il rendra mille services. Et comme l’auteur préfère nous faire verses des larmes d’émotion plutôt que des larmes de deuil, je vais vous dévoiler un peu la fin – disparu ne veut pas dire mort… mais silence, ne dérangeons pas les grands blessés…
Peggy Boudeville mêle avec une grande finesse les révoltes des adolescents, les incompréhensions légitimes devant ce conflit, les grands moments de courage et de volonté, la bienveillance des adultes et l’éveil des sentiments amoureux : même si Armand a dû renoncer à sa sortie à Luna Park, nous, nous sommes bel et bien embarqués dans des montagnes russes émotionnelles.

Dès 12 ans

Peggy Boudeville, Disparu sur le front, Fleurus, 2022, 208 p., 14,95 € — Imprimé en Italie

Paule du Bouchet, J’ai rencontré l’enfant sauvage

« 21 juin 1800
Ce matin, dès mon arrivée, la comtesse m’a reparlé de l’enfant sauvage. On voyait bien qu’elle n’avait pas cessé d’y penser Elle m’a dit : “Vois-tu, Julie, cet enfant, c’est peut-être une occasion unique de faire avancer la science. A‑t-on affaire à un humain qui ressemble à un animal ou à un animal qui ressemble à un humain ? Personne ne peut le dire, mai si vraiment c’est là un enfant d’homme, on ne peut évidemment pas l’abandonner aux bêtes sauvages !” »
A Paris, on ne parle en effet que de la capture de cet enfant sale et nu, qui pousse des grognements, mange des racines, grimpe aux arbres et ne cherche qu’à s’échapper des mains de ceux qui lui veulent du bien. Confié aux bons soins du docteur Itard, il est d’abord hébergé dans l’Institution des sourds-muets dirigée par l’abbé Sicard. « L’enfant sauvage », prénommé Victor, ne réussira jamais ni à parler ni à comprendre la plupart des codes sociaux – il supportera à peine ses vêtements et réagira de manière très souvent impulsive aux contraintes des adultes. Victor de l’Aveyron sera, bien malgré lui, au centre non seulement de la vie des salons parisiens, mais surtout de nombreuses controverses philosophiques depuis le siècle des Lumières jusqu’à aujourd’hui.
Présenté comme le journal (fictif) de la jeune Julie, fille de Madame Guérin, qui a réellement veillé sur Victor, ce roman historique pose des questions fondamentales sur la « nature humaine », sur les conceptions philosophiques de ce début du XIXe siècle, entre rousseauisme et scientisme. Il le fait avec une finesse qu’il convient de saluer : si elle sait se montrer enthousiaste, Julie, en grandissant, se trouve parfois désemparée, voire troublée, par les réactions de Victor – elle finira, romance oblige, par épouser le beau Raoul de Miossens, le fils de la comtesse dont elle est la lectrice.
En appendice, on trouvera les dernières thèses évoquées à la lumière de la psychiatrie et de la pédagogie contemporaines.

Dès 10 ans

Paule du Bouchet, J’ai rencontré l’enfant sauvage, Gallimard Jeunesse, 2022, 160 p., 10,90 € — Imprimé en Italie

Vanessa Marin, Golet, un petit fou au grand cœur

« Ce soir, tous les serviteurs s’agitent dans les cuisines : un grand banquet se prépare. Crépin appelle Golet :
‒ Voilà ton rôle : au dernier moment, tu te mets dans cet énorme gâteau posé là sur des tréteaux, je referme sur toi un couvercle de pâte. Tu vas te sentir balancé pendant quelques minutes : ce sont les valets qui apportent le gâteau sur la table au son des trompettes. Dès que la musique s’arrête, tu soulèves le couvercle et tu apparais… Ensuite, tu sautes par terre et tu commences ton numéro de jonglage.
‒ À vos ordres ! répond le jeune garçon. »
Quel drôle de métier que celui de fou ! Golet, qui n’a jamais grandi, a appris à jongler et à faire des cabrioles au château de Guillaume de Normandie.
Après avoir fait le pitre pour animer un banquet, après être sorti d’un énorme gâteau, il est parti se coucher. Mais soudain, en pleine nuit, il entend cliqueter des armes et parler à voix basse. Derrière les réjouissances, un complot se prépare…
Dans la tête de Golet, une voix s’impose, plus forte que tout : « Je n’ai qu’une heure pour sauver le duc Guillaume. » Y parviendra-t-il ? S’il n’est pas bien grand, notre Golet est intrépide, inventif et courageux !
Guillaume de Normandie a 19 ans en 1046, et il a bien du mal à imposer son autorité autour de lui. Prévenu par son fou, il échappe à un complot et, quittant Valognes, va se réfugier à Falaise.
L’épisode raconté dans cet album a bien eu lieu ! Ce récit aux nombreux rebondissements est suivi d’une brève chronologie et de quatre silhouettes de Golet (et de son chat !) à reproduire et à colorier.

Dès 5 ans

Vanessa Marin, Golet, un petit fou au grand cœur, illustrations d’Emma La Maôve, Editions de la Nouvelle Librairie Jeunesse, 2022, 34 p., 9,90 € — Imprimé en France

Catherine de Lasa, Peintre de Marie-Antoinette – Journal d’Elisabeth Vigée Le Brun – 1766–1770

Issue de la petite bourgeoisie parisienne, Elisabeth, après avoir été en nourrice, passe quelques années au couvent – c’est là qu’elle commence ce « journal », ou plutôt, c’est à cette époque, en 1766, que Catherine de Lasa lui prête sa plume pour débuter un journal apocryphe, qui nous mène jusqu’en 1770, date à laquelle Elisabeth a ses entrées à Versailles. Cette enfant prodige, encouragée par son père, lui-même peintre, et par ses amis, va en effet devenir la peintre officielle de Marie-Antoinette. Mais cela n’ira pas sans embûches, ni sans larmes. Quand son père meurt subitement, Elisabeth n’a que douze ans… Et c’est la peinture qui l’aide à reprendre pied, d’autant plus que les ressources de la famille sont des plus minces.
S’inspirant des Souvenirs de la célèbre portraitiste, Catherine de Lasa fait entrer la jeune lectrice de plain-pied dans le XVIIIe siècle. Si Elisabeth prend part avec piété aux processions, si elle défend la reine face aux idées prérévolutionnaires de son frère, elle sait aussi que le mari de la jeune duchesse de Chartres fréquente les prostituées et qu’elle-même doit de méfier des messieurs trop entreprenants… Un dossier historique rédigé par Sophie Humann permet d’« aller plus loin » en complétant la biographie d’Elisabeth Vigée Le Brun. Ayant survécu à la Révolution, elle s’éteint en 1842, après une longue vie d’artiste et de nombreux voyages dans l’Europe entière.

Dès 12 ans

Catherine de Lasa, Peintre de Marie-Antoinette – Journal d’Elisabeth Vigée Le Brun – 1766–1770, Gallimard Jeunesse, coll. « Mon histoire », 2022, 144 p., 12,50 € — Imprimé en Italie.