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Les Éditions des Éléphants

Didier Lévy, Ma mère des banquises

« 18 mars – Deux heures que tu es partie. » « 13 avril – Chère Maman, cette nuit, tu vas rentrer. » Un mois, pas tout à fait, pendant lequel une petite fille va, chaque jour, ouvrir une enveloppe cachée par sa Maman, et lui raconter en quelques mots ce qu’elle fait avec son papa, mais aussi comment elle imagine ce voyage sur la banquise, cette expédition polaire au pays des ours blancs. C’est tendre, c’est juste, c’est plein de fantaisie… Regardez l’alternance des couleurs imaginées par Tiziana Romanin : chaudes et orangées autour de la fillette, froides et bleutées quand elle imagine la banquise. Un récit qui permet d’évoquer l’absence et la séparation, mais aussi la complicité et la fierté d’avoir une maman exploratrice.

Dès 5 ans

Didier Lévy, Ma mère des banquises, illustrations de Tiziana Romanin, Les Editions des Eléphants, 2023, 40 p., 15 € — Imprimé en Slovaquie

Sofie Laguna, Petit frère

« Petit frère, tu ne fais que dormir et boire du lait », constate un petit prince au pied du berceau. Mais quand tu seras grand… Que d’aventures nous partagerons tout autour du monde ! Traverser la jungle à vélo, construire un château dans les dunes, partir sur des traîneaux tirés par des chiens, affronter des tempêtes : l’imagination de notre héros ne connaît guère de limites. Le plus important « s’il y a une tempête et si tu tombes ou si je tombe » ? C’est que « l’autre sera là, le bras tendu, criant : “Prends ma main, prends ma main !” Et tous deux nous serons sauvés ». Les illustrations de Judy Watson nous entraînent dans un univers coloré, tout en mouvement et ses dessins expriment, tout autant que le texte, la vivacité des sentiments et l’énergie communicative des histoires que ce frère aîné raconte à son cadet. Une belle réussite que cette ode à la fraternité.

Dès 4 ans

Sofie Laguna, Petit frère, illustrations de Judy Watson, Les Editions des Eléphants, 2023, 40 p., 15,50 € — Traduit de l’anglais par Ilona Meyer et Caroline Drouault. Imprimé en Slovaquie

Anne Brouillard, Nino

« Personne n’a vu Nino tomber. Simon dormait. Papa et Maman regardaient les arbres. Personne, vraiment ? » Dans le chemin creux, l’ours en peluche se demande ce qu’il fait là… Lapin, qui habite à quelques pas de là, aide Nino à se relever et l’invite chez lui pour prendre le thé. Nino fait la connaissance d’Écureuil, des mésanges noires, de Renard, qui lui font visiter leur forêt belle et sauvage… Mais bientôt, la nuit tombe. Nino reverra-t-il Simon, le petit humain qui l’avait adopté ?
Un album plein de tendresse et d’émotions, qui passe doucement du réel à l’imaginaire. Une lecture toute trouvée avant de s’endormir en berçant son doudou. Ou quand le doudou a vraiment été perdu… mais ça, je ne vous le souhaite pas !

Dès 3 ans

Anne Brouillard, Nino, Les Editions des Eléphants, 2021, 36 p., 14 € — Imprimé en Slovaquie

Marcel Aymé, Le Problème

« Penchées sur leurs cahiers de brouillons, Delphine et Marinette sanglotaient. Le chien vint se planter entre leurs deux chaises et, posant ses deux pattes de devant sur la table, leur passa plusieurs fois sa langue sur les joues.
— Est-ce qu’il est vraiment si difficile, ce problème ?
— S’il est difficile ! Soupira Marinette. C’est bien simple. On n’y comprend rien.
— Si je savais de quoi il s’agit, dit le chien, j’aurais peut-être une idée. […]
— Ne vous découragez pas. Le problème a beau être difficile, on en viendra à bout. Je vais réunir toutes les bêtes de la maison. A nous tous, on finira bien par trouver la solution. »
Entre les chênes, les hêtres, les bouleaux, les bois de la commune, les ares et les hectares, comment s’y retrouver ? Voilà que la petite poule blanche a une idée…
May Angeli illustre de ses bois gravés un nouveau conte de Marcel Aymé, toujours aussi malicieux et imprévisible. Qui a donc eu la chance d’inviter dans sa classe le cheval, le cochon et le sanglier ?

Dès 8 ans

Marcel Aymé, Le Problème, illustrations de May Angeli, Les Editions des Eléphants, 2020, 44 p., 16,50 € — Imprimé au Portugal

Marcel Aymé, L’Eléphant, illustrations de May Angeli, Editions des Eléphants, 2019, 48 p., 16,50 €
Marcel Aymé, Les Boîtes de peinture, bois gravés de May Angeli, Les Editions des Elephants, 2018, 48 p., 15 €.

May Angeli, L’Ours et le Canard

Le Canard, tombé « le bec en l’air dans un fatras de branchages », en est sorti par l’Ours, un vieil Ours édenté et bienveillant. Nos deux compères deviennent inséparables, jusqu’au jour où le Canard s’envole pour des horizons lointains. Et notre Ours de dépérir au creux de sa tanière. « Je ne reverrai peut-être jamais le Canard. C’est la vie, comme on dit pour les choses tristes. Et il s’endormit pour le long hiver. » Mais, au premier soleil du printemps, de qui sont ces coin-coin qui le tirent de sa somnolence ? Les bois gravés et colorés de May Angeli racontent cette belle histoire d’amitié en totale connivence avec ses héros et la nature qui les entoure – un vrai plaisir que de voir la joie revenir dans les yeux de l’Ours ! « Ils s’assirent côte à côte. J’ai tant de choses à te raconter… commença le Canard. Non, d’abord toi ! »

Dès 3 ans

May Angeli, L’Ours et le Canard, Les Editions des Eléphants, 2019, 32 p., 14 € — Imprimé en Slovaquie

Davide Cali et Sébastien Mourrain, Top Car

Davide Cali et Sébastien Mourrain, Top Car

« Depuis longtemps, Jacques a toujours la même auto. C’est une petite voiture pas belle, pas rapide, mais pas mal quand même, non ? Elle est facile à garer et elle le conduit où il veut. […]
Mais la numéro 1 des voitures, la voici : la Vénus. C’est la plus belle, la plus rapide, la préférée des jolies filles. »
Oui, mais… mais comment l’obtenir quand on n’en a pas les moyens ? Notre ami Jacques, après avoir fait le tour de solutions plus ou moins avouables, va se résoudre à une activité stupide et peu rémunératrice qui va dévorer non seulement tout son temps libre mais aussi son libre arbitre. Les 99 999 pez enfin en poche, bien vite dépensés, il repart au volant de la Vénus —  et découvre illico la publicité de l’Aphrodite, qui « plaît encore plus aux jolies filles ». 199 998 pez. Et de reprendre le montage de ses modèles réduits… Les dessins de Sébastien Mourrain sont d’une redoutable efficacité : un simple trait et son petit bonhomme passe de la joie à l’inquiétude, puis à l’épuisement.
Cette fable sur l’aliénation est à la portée des enfants dès qu’ils pressentent le pouvoir de l’argent : surconsommation, travail mécanique, publicité, tout y passe. Alors, on la garde, cette petite voiture qui se gare partout et on conseille à l’ami Jacques de trouver autres moyens de drague, il y a urgence !

Dès 5 ans

Davide Cali, Top Car, illustrations de Sébastien Mourrain, Les Editions des Eléphants, 2018, 32 p., 14 €. Imprimé au Portugal.

Marcel Aymé, Les boîtes de peinture

Marcel Aymé, Les boîtes de peinture

« Un matin de vacances, Delphine et Marinette s’installèrent dans le pré, derrière la ferme, avec leurs boîtes de peinture. Les boîtes étaient toutes neuves. […]
– Bonjour, les petites. Qu’est-ce que vous faites avec ces boîtes ?
Marinette lui répondit qu’elles se préparaient à peindre et lui donna toutes les explications qu’il souhaita.
– Si tu veux, ajouta-t-elle, je vais faire ton portrait.
– Oh ! oui, je veux bien, dit l’âne. Nous, les bêtes, on n’a guère l’occasion de se voir tel qu’on est.
Marinette fit poser l’âne de profil et se mit à peindre. De son côté, Delphine entreprit le portrait d’une sauterelle qui se reposait sur un brin d’herbe. Appliquées, les petites travaillaient en silence, tirant la langue du côté où penchaient leurs têtes. »
Peindre, certes, mais réussir un portrait, ce n’est pas si facile… surtout quand la malice de Marcel Aymé s’en mêle et intervertit les qualités des animaux de la ferme avec celles de leurs reproductions maladroites ! L’âne trébuche sur ses deux pattes, la sauterelle disparaît dans la verdure, le cheval est plus petit que le coq, et les deux bœufs blancs, peints sur une feuille blanche, ont bel et bien disparu…
Un des plus célèbres Contes du Chat perché, illustré ici avec humour et tendresse par les bois gravés de May Angeli, dans une belle mise en page, très lisible.

Et si vos enfants veulent s’initier à la linogravure avec May Angeli, la bibliothèque Vaclav Havel (Paris 75012) propose un atelierhttps://bibliotheques.paris.fr/Default/doc/QUEFAIRE/56490/atelier-gravure-sur-bois-avec-may-angeli?_lg=fr-FR le 27 octobre prochain.

Dès 6 ans

Marcel Aymé, Les Boîtes de peinture, bois gravés de May Angeli, Les Editions des Elephants, 2018, 48 p., 15 €. Imprimé au Portugal.

Guillaume Olive et He Zhihong, Les singes et la lune

Guillaume Olive et He Zhihong, Les singes et la lune

Un soir, le plus jeune des singes de la tribu « s’aventura à la lisière de la forêt. Là, il découvrit un étang magnifique : l’eau calme et sombre s’étendait à perte de vue. Soudain, il sursauta ; ses yeux s’écarquillèrent… La lune était tombée dans l’eau ! » Et d’alerter toute la compagnie ! Comment faire pour repêcher la lune ? Les petits lecteurs s’amuseront des acrobaties autant que de la naïveté de ce petit singe, croqué avec humour par le pinceau délicat de He Zhihong. Un conte chinois, une jolie leçon de sagesse.

Dès 4 ans

Guillaume Olive et He Zhihong, Les singes et la lune, Les Editions des Eléphants, 2018, 32 p., 14 €

Claude Clément, La Maison des colombes

Claude Clément, La Maison des colombes

Le rêve de Gaël, le jeune tailleur de pierre, « était de participer à la construction de l’immense cathédrale qui commençait à s’élever sur l’île de la Cité. En souvenir de son village, il emmenait avec lui, dans une cage de voyage tapissée de mousse, un couple de colombes qu’il avait apprivoisé ». Son apprentissage ne fut pas des plus faciles, mais, soutenu par ses colombes, il finit par se faire des amis dans l’île. Et un jour, catastrophe, la maison qu’il habitait s’écroula, emprisonnant ses oiseaux. Pour savoir ce qu’il advint d’eux et du jeune sculpteur, lisez vite ce bel album, illustré de couleurs vives et joyeuses ! Et si vous passez par Paris, allez voir au 4 rue de la Colombe, dans l’île de la Cité, peut-être entendrez-vous roucouler les descendants des deux colombes de Gaël.

Dès 5 ans

Claude Clément, La Maison des colombes, illustrations de Virginie Bergeret, Les Editions des Eléphants, 2018, 32 p., 14 €

May Angeli, Caruso

May Angeli, Caruso

Le vent a soufflé si fort qu’un petit corbeau est tombé du nid – vite recueilli par Jean qui le surnomme Caruso – mais oui, rien moins que Caruso, du nom du célèbre ténor napolitain. Un drôle de corbillon qui, comme nombre de ses congénères, est vite capable de répéter de petites phrases.

« Croa, croa, croa… Pain pas cuit, pain pas cuit ! » ose s’écrier Caruso à la boulangère, avant d’aller semer la pagaille dans le village par ses interventions peu amènes. Jusqu’au jour où… Croa, croa, croa, le feu a pris à la grange et le corbillon d’appeler au secours. May Angeli, dont on connait les alphabets et autres imagiers, raconte ici avec beaucoup d’humour une histoire qui finit bien.

Dès 4 ans

May Angeli, Caruso, Les Éditions des Élephants, 2018, 14 €

May Angeli, Bêtes en devinettes

May Angeli, Bêtes en devinettes

« Crinière au vent, je galope sur les chemins. Devine qui je suis ? », « Avec mes sabots je saute et je grimpe très haut. Devine qui je suis ? » Derrière chaque devinette, se déplie un triptyque montrant l’animal en mouvement. Cheval, chèvre, cochon rose, tortues et canards – ils sont 12 animaux à retrouver, gravés dans le bois et mis en couleur par May Angeli, toujours aussi talentueuse.

Dès 2 ans

May Angeli, Bêtes en devinettes, Les Éditions des Éléphants, 2017, 26 p., 16 €

Jenni Desmond, La Baleine bleue

Jenni Desmond, La Baleine bleue

« La baleine bleue, mammifère d’une taille et d’une force gigantesques, est la plus grande créature vivante de la planète. » En effet, les records ne cessent de tomber : 30 m de longueur, un cœur de 600 kg, une bouche qui pourrait contenir plus de 50 personnes, un poids équivalent à celui de 55 hippopotames, un petit baleineau qui boit plus de 200 l de lait par jour… Autant de notions qui ne seront plus aussi difficiles à appréhender après la lecture de cet album qui propose des comparaisons pleines d’humour. Ainsi, 30 m, soit donc la taille de la baleine, « c’est la longueur d’un camion, d’un tractopelle, d’un bateau, d’une voiture, d’un vélo, d’une moto, d’une camionnette et d’un tracteur mis bout à bout », et bien sûr, dessinés pleine page. Un humour qui n’exclut en rien le sérieux : toutes les données sont exactes, et aident à mieux connaître ce cétacé que nous n’aurons, hélas, guère l’occasion de rencontrer au bout de la jetée.

Dès 7 ans

Jenni Desmond, La Baleine bleue, Les Éditions des Éléphants, coll. « Documenta », 2017, 42 p., 14 € — Traduit de l’anglais.