Béatrice Fontanel, La petite espionne des nymphéas

« “Ah, mais je peins comme un cochon aujourd’hui ! Je n’arrive à rien ! grrr gnnn… C’est intolérable !”
Moi, personnellement, je ne trouvais pas, ni Blanche non plus.
“Et la lumière qui vient de changer ! Bon sang ! Blanche, apporte-moi une nouvelle toile, s’il te plaît ! C’est à devenir fou ! Et pourtant, je pioche ferme ! Quelle torture, la peinture…”
Monsieur Monet parlait ainsi tout seul et se grondait lui-même, pendant que les jardiniers, qui s’occupaient des iris et des agapanthes, faisaient semblant de ne rien remarquer. »
La mystérieuse narratrice de ce très bel album est une jolie… demoiselle qui « possède de fort grands yeux », “une vision exceptionnelle », « des ailes diaprées, [un] corps fin, bleu nuit, métallisé » et qui se réfugie sur des nénuphars. Sûrement le meilleur point de vue pour « espionner » Claude Monet (1840–1926), le maître de Giverny ! La plume alerte de Béatrice Fontanel joue de virtuosité avec les pinceaux virevoltants d’Alexandra Huard, pour revivre une journée d’été dans cet extraordinaire jardin, entre ombres et lumières. Quelques pages documentaires ajoutent un grain de sel bienvenu – avant une visite du musée d’Orsay, du musée de l’Orangerie ou de Giverny.