À l’aube de sa mort, le 30 mai 1431, Jehanne d’Arc reçoit la visite d’un dominicain, Frère Martin Ladvenu, et lui confesse sa vie. Vers l’âge de 13 ans, tandis que le royaume de France est sous la domination des Anglais alliés aux Bourguignons, cette jeune fille de Lorraine est missionnée par des « voix », celles de l’archange saint Michel, de sainte Catherine d’Alexandrie et de sainte Marguerite d’Antioche. Celles-ci lui annoncent qu’elle devra délivrer Orléans et faire sacrer le dauphin Charles VII. Ayant obtenu quatre ans plus tard une petite troupe du capitaine de Vaucouleurs, Jehanne commence alors sa célèbre épopée…
Bravant le secret de la confession pour que nous puissions entendre la voix de Jeanne, l’artifice littéraire plutôt convenu est vite oublié au bénéfice d’un rythme toujours soutenu. Le lecteur passe sans à‑coup — mais non sans nostalgie — des souvenirs de Jeanne aux dialogues des personnages mis en scène par Davide Perconti. Il donne à Jehanne une silhouette et un visage où la fraîcheur, la volonté, le courage et la foi s’expriment sans mièvrerie aucune. Les dessins et la mise en page sont sobres, d’une grande clarté, jusque dans le choix de la typographie, ce qui rend l’ouvrage aisément lisible par des enfants. Le scénario, dû à Coline Dupuy, transpose en BD Le Roman de Jeanne d’Arc de Philippe de Villiers, en gardant une langue soutenue et parfois imagée : « Nous serons une chevalerie, pas une crapaudaille », explique ainsi la Pucelle à « messieurs les capitaines », sous les murs de Blois. Les pages de garde présentent une carte du royaume de France en 1430, avec le parcours de Jehanne.
Dès 10 ans
Coline Dupuy et Davide Perconti, Jehanne d’Arc, Plein Vent, 2022, 48 p., 14,90 € — Imprimé en Lettonie