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Paulsen

Mirella Tenderini, Ernest Shackleton, le boss

« Hommes requis pour voyage périlleux, bas salaire, froid intense, longs mois de ténèbres, dangers constants, retour incertain. Honneur et célébrité en cas de succès. » Même si cette annonce, contrairement à la légende, n’a jamais été publiée par le Times, elle « est cependant caractéristique de l’atmosphère de l’époque et de la fascination qu’exerçait l’exploration polaire ». Parmi ces explorateurs, Mirella Tenderini dresse ici un portrait de l’homme exceptionnel que fut le britannique Ernest Shackleton (1874 — 1922).
À 16 ans, il s’ennuie sur les bancs de l’école et s’engage dans la marine marchande. Enjoué et cultivé, il prend très vite du grade. Mais déjà cette vie de marin ne lui convient plus. Il faut toujours plus d’aventures à Ernest Shackleton.
C’est avec Robert Falcon Scott qu’il rencontre pour la première fois l’Antarctique. Dès lors, une passion est née : il organisera ses propres expéditions vers le Continent Blanc. Hélas, il ne sera pas le premier au pôle. Il s’en est pourtant approché en 1909, mais a renoncé à moins de 200 kilomètres du but. Ravalant sa déception, il imagine une traversée de l’Antarctique et, en 1914, alors que l’Europe entre en guerre, il quitte Plymouth à bord de l’Endurance. Tout ne se passera pas comme prévu et l’exploration tournera au cauchemar. Mais jamais celui que ses hommes appelaient affectueusement « Le Boss » ne lâchera son équipage. Car c’est bien ce qui fit sa popularité : plus encore que ses succès – relatifs -, c’est bien la manière dont il su choisir ses coéquipiers, leur faire partager des épreuves hors du commun et les ramener à bon port.

Grands adolescents

Mirella Tenderini, Ernest Shackleton, le boss, Paulsen, 2022, 212 p., 22 € — Traduit de l’italien par Gérard Guerrier. Avec une préface de Jean-Louis Etienne.

Arthur Conan Doyle, Conan Doyle au pôle Nord

Arthur Conan Doyle, Conan Doyle au pôle Nord

« Samedi 28 février [1880]. Appareillé à 2 heures en présence d’une grande foule et d’acclamations plus grandes encore.[…] Mis le cap sur les Shetland dans un vent violent. Le baromètre dégringole. »
« Mercredi 11 août [1880]. L’équipage ressort ses frusques de terriens. Bien, nous sommes maintenant à la fin de ce journal du Hope, qui a été tenu dans le calme et al tempête, l’échec et la réussite ; chaque jour, j’ai religieusement griffonné mes impressions et tout ce qui m’a paru curieux, et j’ai essayé de dessiner ce que j’ai vu. ».
Jeune étudiant de médecine, Arthur Conan Doyle a donc passé six mois en mer sur un baleinier arctique dont il tient la chronique. Un monde inquiétant et fascinant, celui des chasseurs de phoques et de baleines ! Si cette chasse nous semble barbare (et elle l’était!), il faut rappeler que l’huile extraite des carcasses servait notamment de combustible avant l’arrivée du gaz. Un monde où certains jours suintent l’ennui, tandis que d’autres apportent plus que des émotions fortes.
Cette édition est illustrée de photos anciennes et de tous les dessins réalisés par le père de Sherlock Holmes, dont le trait de crayon est plein d’humour.

Adolescents

Arthur Conan Doyle, Conan Doyle au pôle Nord, Les carnets retrouvés du père de Sherlock Holmes, Paulsen, 2014, 192 p., 25 €