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Tomm Moore et Ross Stewart, Le Peuple loup

En Irlande, « au temps des légendes », des superstitions et de la magie, les Wolfwalkers sont-ils hommes ou loups ? Peuple étrange, proche de nos loups-garous, qui peut communiquer avec les vrais loups et prendre leur apparence quand il se sent menacé. Un peuple qui avait le pouvoir de guérir et qui refusa d’être converti par saint Patrick, Naomh Padraig, car il y avait « une plus ancienne sagesse dans les bois ». Un peuple qui tentait de « maintenir la paix entre les hommes et le monde sauvage ». Au début de l’histoire, restent de ce peuple une mère et sa fille, lorsque les Anglais décident de dompter l’Irlande. Et donc d’anéantir loups et forêts. Parmi ces Anglais, un chasseur et sa fille, Robyn, 11 ans. Les deux filles, fille sauvage et fille de la ville, après une querelle, se lient d’amitié. Parviendront-elles à renverser le cours des événements ? Cette bande dessinée reprend le film d’animation Le Peuple loup produit par le studio Cartoon Saloon, qui se dit « le Ghibli irlandais ». Les auteurs se disent influencés plus par les films d’animation hongrois ou tchèques que par les anime japonais, mais aussi par l’art celtique et les peintres de la Sécession viennoise. Un film à voir quand les cinémas ouvriront leurs portes !

Dès 8 ans

Tomm Moore et Ross Stewart, Le Peuple loup, adaptation de Sam Sattin, Nobi Nobi !, 2021, 272 p., 25 € — Traduit et adapté de l’anglais. Imprimé en Espagne

Atsuo Sugaya, Napoléon – 1769–1821

« — Ohé ! Napoleone !
— Oui !!
C’est bientôt l’heure du départ.
— Entendu, père. »
Accompagné de son frère Joseph, le jeune garçon de 9 ans s’embarque pour un pays dont il ne connaît pas grand-chose : la France. Du collège de Brienne, où Napoléon dirige une mythique bataille de boules de neige, à sa mort à Sainte-Hélène, ce récit narre fidèlement la geste napoléonienne. Les dessins sont simples et épurés, le texte clair.
Ce manga est complété d’un dossier pédagogique reprenant le contexte historique, une chronologie et la reproduction de quelques tableaux célèbres. Comme le précise non sans humour ce dossier, « en devenant un héros de manga, Napoléon est globalement montré à son avantage, tant du point de vue graphique que dans son comportement ». Le mythe reste donc bien présent, avec un fond de naïveté qui rappelle les ouvrages scolaires des années 1950. Attention seulement au sens de lecture, mais les habitués de manga ont déjà pris le pli.

Dès 8 ans

Atsuo Sugaya, Napoléon – 1769–1821, dessins de Tatsuyoshi Kobayashi, 2020, Pika édition, Nobi Nobi !, coll. « Les grands noms de l’histoire en manga », 7,90 € — Traduit du japonais. Imprimé en France

Samantha Bailly, Chasseurs d’aurore

A Coupelune, le jeune empereur Fen, 14 ans, dépérit. Atteint de mélancolie. Le remède ? L’explorateur Andor pense l’avoir trouvé : contempler des aurores boréales. Trouvé, pas vraiment… car il reste à en capturer une et à la rapporter à Coupelune, depuis le lointain Norvif. Nombreux sont les candidats à partir en chasse. La petite Mune, 10 ans, elle aussi atteinte de mélancolie, ose embarquer avec son chat Hélios et se lie d’amitié avec Janus, un gamin qui n’a pas froid aux yeux. Quels étranges personnages leur porteront-ils aide et assistance ? Réussiront-ils l’impossible ? De défis en confidences, les deux enfants vont « se hisser vers le ciel ». Ils apprendront surtout que « ce qui a chassé la mélancolie, c’est l’émerveillement. Et l’émerveillement ne naît pas seulement de ce que l’on poursuit, mais de la chasse en elle-même ». L’illustratrice japonaise Munashichi, venue du jeu vidéo et du manga, a créé des décors fantasmagoriques et un univers somptueux, avec des architectures et des paysages d’une complexité redoutable. Les personnages ne sont là que par hasard, ce qui permet au lecteur de s’identifier aux héros du récit. Samantha Bailly, romancière et scénariste, tire les ficelles de cette épopée envoûtante, chargée en énergies positives. Embarquement immédiat pour le Norvif !

Dès 7 ans

Samantha Bailly, Chasseurs d’aurore, illustrations de Munashichi, Nobi Nobi, 2019, 76 p., 19,90 € — Imprimé en France

Antoine Dole, Les jours heureux

Ce matin, d’un seul coup, les cerisiers du Japon de ma rue ont explosé en milliers de fleurs roses. Je n’aurai pas la chance cette année, d’aller m’étendre sur les pelouses japonisantes du parc de Sceaux au cœur d’un océan de pétales roses et blancs. Mais si nous partions sur les traces de Yuko et de Sora ? En ce matin d’avril, le frère et la sœur célèbrent Hanami, célébration japonaise de la floraison des cerisiers. Comme tous les ans, ils suivent le même rituel, pique-niquent et admirent les fleurs tout en gardant le souvenir d’une disparition – car ils sont seuls, ces deux enfants, orphelins de bien bonne heure. « Ici est une fête / La musique des souvenirs / Fait danser les cœurs. » Irez-vous, comme Yuko et de Sora, accrocher dans les arbres de petits messages porteurs de vos rêves ?  Peinte sur bois par la talentueuse Seng Soun Ratanavanh, « chaque illustration recèle un élément manquant, laissant apparaître le bois brut, telle la blessure empreinte d’une nostalgie heureuse, laissée par la perte d’un proche et avec laquelle il faut vivre, coûte que coûte et revivre des jours heureux », explique le site de l’éditeur. Laissons la parole à Antoine Dole : Hanami, « c’est un moment où l’on célèbre la vie et sa capacité à nous surprendre, nous relever, nous ramener dans le mouvement. C’est un temps où les souvenirs nous réchauffent et nous poussent vers une réconciliation intérieure et où, de ces drames de la vie qui nous ont mis à terre, il ne reste plus que l’amour et l’empreinte des jours heureux qui les ont précédés ». La magie d’avril est là, fêtons nous aussi Hanami !

Dès 8 ans

Antoine Dole, Les jours heureux, illustrations de Seng Soun Ratanavanh, Nobi-Nobi, 2019, 48 p., 13,50 €

Yutaka Sado, Mon premier concert : une symphonie d’émotions

Yutaka Sado, Mon premier concert : une symphonie d’émotions

Ce soir, Mimi s’est fait toute belle : robe qui tourne et ruban dans les cheveux. « Son papa est chef d’orchestre, et lui avait promis ceci :
— Quand tu entreras à la grande école, je t’inviterai au concert.
Cela faisait longtemps qu’elle attendait.
— Papa, c’est comment un orchestre ?
— Eh bien, un orchestre, c’est plein de musiciens qui, tous ensemble, font la plus belle de toutes es musiques. »
Les inquiétudes de Mimi (faire pipi, avoir le ventre qui gargouille, s’ennuyer…) sont vite effacées devant la magie des lieux. Puis Papa entre en scène – il a quitté son jogging pour une tenue fort élégante. Pendant que retentit la Neuvième Symphonie, notre Mimi va vivre intensément une musique qui la conduit de nuages et feux d’artifice – jusqu’au chœur final. Yutaka Sado, chef d’orchestre reconnu dans le monde entier, parle ici de l’expérience unique du concert et analyse avec finesse les émotions que peut ressentir un enfant, autant avec ses yeux qu’avec ses oreilles.

Dès 5 ans

Yutaka Sado, Mon premier concert : une symphonie d’émotions, illustrations de Koshiro Hata, Nobi-Nobi, 2018, 48 p., 13,50 €. Traduit du japonais.

Mutsuko Watari et Iku Dekune, Les Quatre Lapins et les écharpes fantastiques

Mutsuko Watari et Iku Dekune, Les Quatre Lapins et les écharpes fantastiques

Quatre petits lapins sont fous de joie : dans le paquet envoyé par Mamie, voilà quatre belles écharpes tricotées à la main – une rouge, une bleue, une blanche et une jaune, qui vont briller de tout leur éclat dans le froid de l’hiver. Surtout quand Papi Hêtre, le plus vieil arbre de la forêt, remercie à sa façon nos quatre lapereaux de leur visite affectueuse. Tout le charme japonais, autant dans le trait délicat et espiègle, que dans le texte, qui chante en douceur l’entraide et la fraternité.

Dès 3 ans

Mutsuko Watari et Iku Dekune, Les Quatre Lapins et les écharpes fantastiques, Nobi Nobi, 2017, 48 p., 12, 50 €