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Julie Duteil

Daniel Bernstrom, L’ours et l’abeille

Un ours. Une abeille. Une ruche. Mais non ! Beaucoup, beaucoup d’abeilles bien décidées à défendre leur territoire – et toujours un seul ours. Un ours qui a faim, très faim…
Une trame simple, très peu de texte mais un suspens qui tient en haleine jusqu’au bout, grâce à des dessins tout en mouvements, très cinématographiques. Foin de la compassion habituelle, ici, on ne partage pas, on fonce !

Dès 3 ans

Daniel Bernstrom, L’ours et l’abeille, illustrations de Brandon James Scott, Minedition, 2022, 36 p., 15 € — Traduit de l’anglais par Julie Duteil. Imprimé en Pologne

Anu Stohner, J’ai pas du tout sommeil

« Tous les soirs, dans la famille Marmotte, c’est la même comédie : la petite marmotte ne veut pas aller se coucher. » Et quand la provision d’histoires du soir est épuisée, « la marmotte proteste : “J’ai pas du tout sommeil !” » A qui demander aide et conseils ?
Et voilà toute la famille partie pour savoir comment s’endorment les petits hiboux, les bébés chauve-souris, les petits castors, les corbillats (bébés corbeaux) et les renardeaux, les lapinous et les oursons, et encore tant et tant d’animaux… Et chacun d’y aller de sa solution, qui marche à tous les coups. Sauf que la petite marmotte n’a toujours pas sommeil. « Tout cela est bien joli, bougonne Papa Marmotte, mais ça ne m’aide pas beaucoup » Alors, comment va s’endormir la petite marmotte ?
Texte blanc sur fond sombre, c’est bien la nuit dans la forêt. Les dessins sont aussi simples et drôles que le texte. Cet album aidera-t-il quelques parents au moment fatidique ? Espérons-le !

Tout-petits

Anu Stohner, J’ai pas du tout sommeil, illustrations de Henrike Wilson, Minedition, 2022, 28 p., 14,90 € — Traduit de l’allemand par Julie Duteil. Imprimé en Pologne

Sebastian Meschenmoser, L’écureuil et la très grosse noix

« L’écureuil n’en croit pas ses yeux. Il la regarde et ne sait que dire. » Et nous non plus… car, sans l’avoir nommée, nous la voyons bien, cette « très grosse noix » ! « Comment a‑t-elle pu atterrir ici, à l’intérieur de l’arbre ? Il n’a jamais vu d’aussi grosse, d’aussi belle noix que celle-là. » Reste à la cacher, mais où… « C’est désespérant ! Comment faire ? Il faut que cette cachette soit comme la noix elle-même : parfaite et inoubliable. L’écureuil réfléchit, réfléchit… Il faut rester concentré, et surtout, ne pas se laisser distraire ! »
C’est bien sûr ce qui va arriver et nous voilà partis à la suite de cet écureuil fantasque et blagueur. Sebastian Meschenmoser retrouve ici son compère l’écureuil, dont il a déjà conté et dessiné de nombreuses aventures – L’écureuil et le roi de la forêt, L’écureuil et la lune, L’écureuil et le printemps… — toujours aussi farfelues. Il a le talent de donner des expressions très vivantes, mais pas tout à fait humaines, à ses vedettes, car l’écureuil ne serait rien sans le hérisson, l’ours ou le bouc. Et si vous avez des souvenirs d’allemand, entraînez-vous à prononcer avec vos enfants le titre original : Herr Eichhorn und die unvergessliche Nuss !

Dès 4 ans

Sebastian Meschenmoser, L’écureuil et la très grosse noix, Minedition, 2022, 60 p., 15 € — Traduit de l’allemand par Julie Duteil. Imprimé en Pologne

Feridun Oral, La Pomme des neiges

Feridun Oral, La Pomme des neiges

Un petit lapin bien affamé sortit de son terrier et « la neige avait tout enseveli sous son grand manteau blanc ». Rien à se mettre sous la dent ? Si… une jolie pomme rouge, tout là-haut dans son pommier… Comment l’attraper ? L’ours, le renard et la souris viennent à la rescousse de notre lapin, et chacun aura droit à un joli quartier de cette « grosse pomme bien juteuse ». Un joli conte d’hiver sur l’entraide et le partage, illustré de manière très classique, avec une touche d’humour et de fantaisie.

Dès 3 ans

Feridun Oral, La Pomme des neiges, Minedition, Format album : 2010, 30 p., 14,20 € ou plus petit format, 2016, 8,40 € — Traduit du turc par Julie Duteil.

Ayano Imai, Songe dans la forêt

Ayano Imai, Songe dans la forêt

« Je vis un lièvre passer en courant. Il semblait porter entre les lèvres un sac dont le contenu me parut bien lourd. […] Je le suivis, très intrigué. Quelque chose tomba de son sac. Je me précipitai pour le ramasser : c’était un gland. Un gland ? Où l’emportait-il, et pourquoi ? »
Pour aller, en compagnie d’une foule d’animaux, le planter dans une lande désolée. Au réveil du narrateur, une forêt aura poussé, redonnant vie au désert. Cette fable écologique n’est pas sans rappeler « L’Homme qui plantait des arbres » de Jean Giono. La présence active des animaux donne au récit un dynamisme qui convaincra les petits. Revenue au Japon après des études aux Etats-Unis, Ayano Imai s’inspire ici avec bonheur des traditions picturales japonaises et européennes : son lièvre est un hommage à Dürer, tandis que de nombreux animaux sortent tout droit d’un paravent nippon.

Dès 4 ans

Ayano Imai, Songe dans la forêt, Minedition, 2018, 14,20 € — Traduit du japonais par Julie Duteil. Imprimé en Chine.