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Émilie Vast

Emilie Vast, Qui va me manger ?

«  — Oh ! Qui a fait mourir ma rose préférée ?
— C’est Puceron, en aspirant sa sève. Mais regarde, je crois qu’il ne va pas continuer longtemps…
— Ah, Coccinelle l’a grignoté.
— Elle peut en avaler une centaine par jour. Oh, je crois que quelqu’un la surveille… »
Grenouille, hérisson, renard… chacun mange le suivant tout au long de l’album. J’ai appris au passage comment le renard s’y prend pour croquer le hérisson. Eh bien, « il lui fait pipi dessus pour qu’il se déroule, puis il le retourne d’un coup de patte et lui croque le ventre » ! Le prédateur du renard est aussi évoqué avec pudeur – un automobiliste qui n’a pas eu le temps de freiner. Quant à toi, petit lecteur qui vient de déguster la truite que tu as pêchée et cuisinée, qui va te manger ? Ce ne sera pas le dinosaure, mais… un Moustique qui va aspirer ton sang pour se nourrir – plus précisément une dame Moustique. Des plantes aux insectes puis aux mammifères, des mammifères aux insectes aux poissons et aux humains, chaque être est un élément de la chaîne alimentaire qui permet à tous de perdurer. Les dessins d’Emilie Vast sont toujours aussi craquants, pour une jolie leçon d’éthologie.

Dès 4 ans

Emilie Vast, Qui va me manger ?, MeMo, 2023, 36 p., 16 €

Emilie Vast, Je confonds tout !

Vous savez tous que je suis l’actualité d’Emilie Vast avec une grande attention, car ses albums offrent toujours l’occasion de s’émerveiller. Avec Je confonds tout !, elle nous régale autant par le scénario que par son humour et son trait, si simple (en apparence !). Lapin Brun raconte une histoire à son compère : « Alors voilà : un jour Escargot décide de partir en voyage. Il quitte sa maison et devient une limace. » « N’importe quoi ! Ce n’est pas possible », rétorque Lapin beige, qui explique un peu plus loin que « les limaces ne sont pas des escargots sans coquille. Ce sont deux animaux différents mais de la même famille : les gastéropodes ». Et hop ! Un nouveau mot vite appris !
Corbeaux, guêpes et abeilles, chameau et dromadaire, mouette et goéland, serpent et lézard, pingouin et manchot : à chaque fois que Lapin Brun tente de relancer son histoire, à chaque fois, Lapin Beige le renvoie dans ses buts – ou plutôt à la réalité du monde. Mais sans se fâcher, en jouant de finesse et d’humour. C’est drôle, c’est tendre, c’est farfelu et comme toujours chez MeMo, c’est fabriqué avec soin sur un beau papier mat.

Dès 2 ans

Emilie Vast, Je confonds tout !, MeMo, 2022, 48 p., 14 € — Imprimé en Europe

Emilie Vast, L’herbier d’Emilie Vast, Arbres feuillus d’Europe

Savez-vous que « dans la mythologie germanique, l’alisier est dédié à Thor, dieu du Tonnerre » ? Que Zeus a créé le châtaignier « en mémoire de la chaste nymphe Nea » ? Et que l’arbre que nous nommons acacia est en fait un robinier, du nom de Jean Robin, botaniste du XVIIe siècle ?
À la fois petit traité de botanique et livre d’images, cet herbier met en regard la branche de l’arbre munie de ses feuilles, fleurs et fruits, avec la découpe très épurée de la feuille. Mythologie, anecdotes et fonctions de ces dix-huit Feuillus d’Europe sont également évoquées dans cet objet poétique à usage pratique. Il ne reste plus qu’à aller ramasser une feuille de chacun de ses arbres, de la dessiner ou de la faire sécher.
Ce livre a reçu une mention au Bologna Ragazzi Award en 2010.

Dès 8 ans

Emilie Vast, L’herbier d’Emilie Vast, Arbres feuillus d’Europe, Editions MeMo, 2009, 40 p., 16 €
Du même auteur, dans la même collection :
Emilie Vast, L’herbier, plantes sauvages des villes, 2011, 40 p., 16 €
Emilie Vast, L’herbier, petite flore des bois d’Europe, 2010, 40 p., 16 €

Emilie Vast, La maison de l’ourse

Emilie Vast, La maison de l’ourse

… « et tout ce qu’elle contient », précise la couverture. S’étant approchée des maisons des hommes, l’Ourse n’eut plus qu’une idée en tête : se construire une maison, pour elle et son Ourson. Ni une ni deux, aidée d’Ours et des animaux voisins, elle ramasse tout ce qui traîne dans la forêt. De ce bric-à-brac, naît une maison, une vraie. Ourse n’aura de cesse de l’emplir de bibelots, jusqu’à ce qu’une tempête emporte maison, meubles et objets. Et Ourse de rire, de rire, si fort que « tous pensèrent qu’elle avait perdu la raison ». En réalité, ce rire était un rire libérateur ! « Que les humains sont fous d’accumuler tous ces objets qu’ils ont peur de perdre », telle est la morale de cette fable. Emilie Vast joue avec les lignes pures, la couleur en aplat et le contraste pour créer ces illustrations douces et poétiques qui sont sa signature – mais elle innove ici en introduisant des objets, nos objets, dans une fable animalière très actuelle : après Noël, n’avez-vous pas ajouté des objets à vos collections ?

Dès 4 ans

Emilie Vast, La maison de l’ourse, MeMo Editions, 2020, 52 p., 16 € — Imprimé en Europe

Emilie Vast, Alphabet des plantes et des animaux

Si « l’Abeille aime l’ancolie », le Chat, lui, « chasse dans les coquelicots ». Quand « les Escargots escaladent les edelweiss », « le Wallaby swingue au-dessus du wasabi ». Et le Zyoptère ? il « zigzague entre les zinnias ». Bien sûr ! Alliant à chaque lettre un animal, un verbe et un végétal, Émilie Vast joue avec le vocabulaire pour raconter des saynètes naturelles. Inspirée par les arts graphiques du passé, amoureuse de la nature, elle met en scène plantes et animaux stylisés mais particulièrement fidèles à la réalité. La typographie n’est pas en reste : capitales et minuscules, lettres « bâtons » et cursives, chaque lettre de l’abécédaire en couleur : rien de mieux pour commencer à mémoriser.

Dès 3 ans

Emilie Vast, Alphabet des plantes et des animaux, Editions MeMo, Coll. « Tout-petits MeMômes », 2017, 60 p., 13 €

Emilie Vast, Engloutis !

Escargot, crapaud, bourdon, vipère… Qu’est-ce qu’il leur arrive donc maintenant que l’automne tourne à l’hiver ? Ils ont fait leurs provisions et, d’un seul coup, ralentissent. Comme avalés par une « chose » étrange… Ni le loir, ni la marmotte, ni même l’ours ne résistent. Pendant quelques mois, la « “chose” les garde, là, au chaud dans le sommeil, au creux de son ventre. La chose, c’est la terre », explique Emilie Vast, dont les dessins tout doux berceront les tout-petits avant de les endormir – mais jusqu’à demain matin seulement.

Dès 3 ans

Emilie Vast, Engloutis !, Editions MeMo, 48 p., 14 €

Emilie Vast, Le secret

Emilie Vast, Le secret

« Renarde a un secret. N’y tenant plus, elle le confie à Lapin. ‘Oh, extraordinaire’, dit Lapin. Lapin a un secret. » Et de le chuchoter à Libellule… De Libellule, le secret voyage : Ecureuil, Hibou, Chauve-souris, Aigrette, Hérisson, Pic-vert, Cerf… mais est-ce encore un secret, si bien partagé ? Eh non, car le secret de Renarde, c’est une petite boule de poils roux qui émerge du buisson. A la dernière page, tous les animaux, en cortège, viennent offrir à Renarde et à son petit une fleur cueillie dans la page où nous les avons rencontrés.
Les albums d’Emilie Vast sont toujours aussi charmants et poétiques, de vraies odes à la vie !

Dès 3 ans

Emilie Vast, Le secret, Editions MeMo, 2015, 24 p., 12 €

Emilie Vast, Jusqu’en haut

Emilie Vast, Jusqu’en haut

« Sur le sol de la forêt, Coati cherche des fruits.  Quand soudain, Ocelot lui tombe dessus. Pendre un ocelot sur le dos, c’est douloureux ! » Coati va donc essayer de savoir pourquoi Ocelot lui est tombé dessus. Et Ocelot d’expliquer que c’est Ibis qui l’a piqué de son bec… Le lecteur va remonter tout au long des arbres de l’immense forêt amazonienne, jusqu’à la canopée, « là où la brise est légère ». Il ira ainsi à la rencontre du coati, de l’ocelot, de l’ibis rouge, du tamandua, du toucan, du paresseux, du singe hurleur, de l’ara bleu et du singe-écureuil. Ce dernier serait-il donc à l’origine de cette série de « pourquoi » ? De ces « pourquoi ? » sans fin qui, à défaut de nous faire monter aux arbres, nous font parfois grimper aux rideaux ! Ici, la fin est drôle et tendre, aussi tendre que les dessins d’Emilie Vast qui ne cesse de nous enchanter dans ses albums épurés, où l’art vit en parfaite harmonie avec la nature.

Dès 3 ans

Emilie Vast, Jusqu’en haut, MeMo, 2019, 48 p., 16 € — Imprimé en quadrichromie et en Europe

Emilie Vast, Plantes vagabondes

Emilie Vast, Plantes vagabondes

Vagabondes, les plantes ? Mais oui ! Que de stratégies pour aller voir plus loin si la terre est plus grasse ! Il y a celles dont les graines s’envolent, comme le pissenlit ou le séneçon. Celles qui rampent, comme le fraisier qui lance ses stolons. Celles dont les fruits tombent, tournoient et rebondissent, comme les marrons ou les ailes légères des samares de l’érable. Celles dont les fruits s’agrippent comme du Velcro. Il y a aussi celles qui se laissent manger… parce que leurs graines seront disséminées « après un petit voyage dans l’appareil digestif d’un oiseau ». Il y a même des graines qui sautent d’une capsule, comme celles de la violette. Les chélidoines préfèrent être plantées par les fourmis. Quant au nénuphar, il laisse voguer des fruits-bouées au fil de l’eau. Le muguet, lui, a choisi de voyager sous terre, en allongeant ses rhizomes. D’autres plantes seront cultivées par les hommes, qui leur font parcourir le monde – ce qui n’est pas toujours très malin. Entre album documentaire et livre d’art, Plantes Vagabondes d’Emilie Vast met en scène plantes et animaux stylisés mais cependant fidèles à la réalité. Du grand art.

Dès 6 ans et pour tous les amoureux de la nature

Emilie Vast, Plantes vagabondes, Editions MeMo, 2018, 64 p., 18 € — Imprimé en Europe.
Du même auteur, à retrouver sur le blog :
Moi, j’ai peur du loup, MeMo, 2018, 52 p., 13 €
Abeille et Épeire, MeMo, 2017, 32 p., 13 €
Le secret, Editions MeMo, 2015, 24 p., 12 €
Couac, d’après le spectacle d’Angélique Friant, MeMo, 2015, 32 p., 13 €
Le Chant de Colombine, MeMo, 2014, 40 p., 14 €

Emilie Vast, Moi, j’ai peur du loup

Emilie Vast, Moi, j’ai peur du loup

Deux lapins discutent dans la nuit.
« Je peux te dire un secret ? Moi, j’ai peur du Loup.
– Ah oui ! Pourquoi ?
– Parce qu’il a de grandes dents !
– Mais non, c’est le… morse qui a de grandes dents ! »
Au fil des pages, l’un des lapins – oreilles baissées, yeux effarouchés — égrène les éléments qui font du loup un animal effrayant. Son compagnon – oreilles dressées et stature rassurante — attribue ces terribles yeux, dents, oreilles, queue… à un animal différent et surtout inoffensif – foi de lapin. Quand apparaît le dessin de l’animal imaginé, le collage est si drôle que la peur s’envole et laisse la place au rire. Faut-il avoir encore peur du loup ?
Cette fable aidera les petits non seulement à surmonter leurs peurs, mais aussi à passer outre les atermoiements et autres autocensures souvent inconscientes. Les illustrations stylisées, douces et poétiques d’Emilie Vast — lignes pures, couleurs en aplat et contrastes — sont toujours aussi subtiles, comme le montre cet extrait.

Dès 3 ans

Emilie Vast, Moi, j’ai peur du loup, MeMo, 2018, 52 p., 13 €

Émilie Vast, Abeille et Épeire

Émilie Vast, Abeille et Épeire

« Abeille est travailleuse. Elle butine le nectar et collecte le pollen des fleurs. Pendant ses allers-retours à la ruche, elle ne peut s’empêcher d’observer la drôle de danse d’Épeire. » Et quand, par mégarde, elle se prend les pattes dans la toile, c’est l’occasion toute trouvée pour nos deux commères de faire connaissance. Si Épeire travaille juste pour elle, Abeille explique qu’elle « travaille pour la ruche » et nous en explique le fonctionnement. Et toutes deux de s’inquiéter des insecticides employés par nous, les humains. Un parti pris donc très écologique pour cette fable animalière, qui aidera aussi les enfants à ne plus avoir peur ni de la « bêbête qui pique » ni de l’araignée… Ajoutez à cela le trait subtil d’Emilie Vast et ses aplats de couleurs mates, le beau papier des éditions MeMo, et nous voilà comblés. Pour feuilleter l’album, c’est ici.

Dès 4 ans

Émilie Vast, Abeille et Épeire, MeMo, 2017, 32 p., 13 €

Emilie Vast, Couac

Emilie Vast, Couac

« Cette nuit-là, la cigogne perdit l’œuf qu’elle transportait. Par chance, amorti par les nuages, il traversa le ciel sans ennui et atterrit doucement dans un nid. » Mais, quand de l’œuf sortit un poussin tout gris, l’aventure ne faisait que commencer. De qui était-il bien le petit ? Du canard, du vanneau, de l’aigrette, de la poule d’eau ? Que nenni. Et notre poussin de partir se comparer tour à tout au flamant rose, à l’aigle, au pélican, au manchot, au hibou… Pas plus de succès chez l’un que chez l’autre… De son trait délicieux et de son humour tendre, Emilie Vast réinterprète ici le Vilain Petit Canard d’Andersen. Au livre correspond un spectacle pour tout-petits, dont le programme est ici.

Dès 3 ans

Emilie Vast, Couac, d’après le spectacle d’Angélique Friant, MeMo, 2015, 32 p., 13 €