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Diane Ménard

Michael Morpurgo, Le phare aux oiseaux

Benjamin Postlethwaite, un nom que le jeune Allen n’oubliera jamais. Mais si vous avez, comme moi, un peu de mal à le lire, dites Ben, cela lui va aussi. Ben était gardien du phare de l’île aux Macareux, Puffin Island, une des îles Scilly (que Normands et Bretons appellent Sorlingues). Un phare, un gardien, une nuit de tempête… La suite logique, c’est un naufrage et un sauvetage, bien sûr. Mais aussi le début d’une incroyable aventure, comme seul sait les raconter Michael Morpurgo. Des années après le naufrage, Allen, qui a grandi, retourne sur le phare. Pourquoi Ben n’a‑t-il jamais répondu à ses lettres ? Quel « invité » cache-t-il dans une boîte en carton ? Le roman est superbement illustré par Benji Davies, avec des scènes parfois grandioses, parfois intimistes, qui respirent le grand large. Michael Morpurgo a un lien bien fort avec ces îles de l’extrême ouest européen : elles servaient déjà de cadre à un roman étonnant, Le mystère de Lucy Lost. Comme les macareux, nous y revenons avec un plaisir non dissimulé ! Michael Morpurgo nous offre aussi une lecture à plusieurs niveaux : le héros du roman, qui va apprendre à lire à Ben, porte le nom d’Allen Lane, le fondateur des éditions Penguin en 1935, puis en 1940, de la maison Puffin, dédiée aux livres de jeunesse. Penguin, le pingouin ; Puffin, le macareux.

Dès 8 ans

Michael Morpurgo, Le phare aux oiseaux, illustrations de Benji Davies, Gallimard Jeunesse, 2021, 104 p., 16,50 € — Traduit de l’anglais par Diane Ménard. Imprimé en Italie

Michael Morpurgo, Le petit âne de Venise

Michael Morpurgo, Le petit âne de Venise

« Totto était un âne. Son père avait été un âne avant lui, et sa mère aussi. Totto devait être un âne, que ça lui plaise ou pas. » Un âne gris, avec ses longues oreilles, cela n’échappe pas si facilement que ça à la génétique – au contraire du cancre, qui, lui, a quelque chance d’avoir plus hérité de son grand-père ou de sa tante… Mais revenons-en à notre Totto. Chaque jour, son maître le charge de pastèques, qu’ils vont vendre sur l’un des marchés de Venise. Jusqu’au jour où ils s’aventurent sur la place Saint-Marc… à l’aplomb des célèbres chevaux, ce qui n’est pas vraiment à l’avantage de Totto, mais aussi sous les fenêtres de la petite fille du Doge. Un joli conte sur l’amitié entre « la belle » et « la bête », une amitié indéfectible, bien sûr. Quant aux illustrations d’Helen Stephens, elles sont aussi lumineuses qu’un jour de juin sur la lagune.

Dès 6 ans

Michael Morpurgo, Le petit âne de Venise, illustrations d’Helen Stephens, trad. de Diane Ménard, Gallimard Jeunesse, 2013, 40 p., 13 €