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coll. « Pont des arts »

Géraldine Elschner, Où est passée la rainette ? Claude Monet à Giverny

« Alerte ! Alerte ! Un chasseur de rainettes !
Sans demander son reste, Antoinette se glisse entre les iris et disparaît au fond de l’eau.
— Tais-toi, gargouille ! grogne un crapaud. Pas la peine d’avoir peur ! Monsieur ne croque que le portrait des fleurs, pas les cuisses de grenouille. »
Ce « monsieur », le célébrissime Claude Monet, vient, comme chaque beau jour d’été, planter son chevalet dans son jardin atelier de Giverny. Et notre Antoinette, la rainette, rêve d’apparaître sur une des toiles du maître ! Au cours des tentatives de la grenouille pour y figurer, nous découvrons plusieurs Nymphéas, Le Pont japonais, La Barque… Les illustrations prolongent le tableau pour nous offrir une promenade dans ce célèbre jardin. C’est aussi l’occasion de voir Claude Monet à l’œuvre : chapeau sur la tête, pinceau à la main. Les enfants s’amuseront à débusquer la grenouille dans chaque illustration. Préférez-vous une promenade (virtuelle) à Giverny, ou la visite, tout aussi virtuelle, du musée Marmottan ou de l’Orangerie ? A moins que vous ne préfériez sortir vos pinceaux pour créer votre propre jardin secret…

Dès 5 ans

Géraldine Elschner, Où est passée la rainette ? Claude Monet à Giverny, illustrations de Stéphane Girel, Editions de l’Elan Vert, coll. « Pont des arts », 2012, 32 p., 14,20 € — Imprimé en Chine

Géraldine Elschner, La petite danseuse : Edgar Degas

La petite Jeanne, éprise de musique, dessine des claviers de piano comme d’autres des marelles, et elle danse, elle danse… Comme elle danse le jour où, enfin, sa mère, simple blanchisseuse, la présente au concours des petits rats de l’Opéra. «  A l’annonce des résultats, toutes deux bondissent de joie. Réussi ! Elle a réussi ! » La voilà soumise à cet entraînement quotidien, si exigeant et si douloureux. Dans un recoin de la salle, un monsieur, lui, dessine et dessine encore… Edgar Degas. Un beau jour, il demande à Jeanne de remplacer Marie, son modèle habituel. Géraldine Elschner, qui a retrouvé ses chaussons de petite fille, a trouvé les mots justes pour évoquer la vie quotidienne des petits rats. Olivier Desvaux, lui, grand connaisseur de Degas, a passé deux saisons à peindre les répétitions de danse au Palais Garnier. Le pas de deux qu’ils nous offrent ici est éblouissant ! Quelle belle leçon de faire ainsi revivre cette Petite Danseuse ! Entre danse classique, musique, peinture et sculpture, cette histoire nous plonge dans l’art, le talent, le perfectionnisme et le travail acharné des artistes.

Dès 6 ans

Géraldine Elschner, La petite danseuse : Edgar Degas, illustrations d’Olivier Desvaux, coédition Canopé et L’Elan vert, coll. « Pont des arts », 2019, 32 p., 14,95 € — Imprimé en Chine

Michel Séonnet, Un jour particulier, Jean-François Millet

Michel Séonnet, Un jour particulier, Jean-François Millet

« Tout à coup, Jeanne-Marie s’était arrêtée. Ils étaient arrivés au bord du champ où travaillaient les femmes. Dans la lumière éclatante de midi, on aurait cru voir un tableau d’église. Ces femmes courageuses au travail. Leurs gestes lents et précis. Les maigres épis qu’elles avaient dans les mains. Le soleil qui paraissait soutenir leur effort. » Jeanne-Marie, son panier au bras, apporte leur déjeuner aux femmes parties depuis l’aube. Dans un coin de ce paysage d’Ile-de-France, mais on ne le voit pas dans l’album, un homme a sorti son carnet de croquis. Ces glaneuses… il lui faudra dix ans de recherches et de travail pour achever ce si célèbre tableau, en 1857 – aujourd’hui au musée d’Orsay.
Attitudes, lumières, cadrage… Olivier Desvaux, peintre officiel de la Marine et peintre résident à l’Opéra Garnier, s’est inspiré non seulement des tableaux de Jean-François Millet (1814–1875) mais aussi de ses contemporains qui ont excellé à peindre le monde paysan, tels Julien Dupré ou Jules Bastien-Lepage. Le résultat est superbe et magnifie le labeur de ces glaneuses et la vie difficile de Jeanne-Marie, tout en ouvrant à une belle réflexion sur le travail et la pauvreté.

Dès 8 ans

Michel Séonnet, Un jour particulier, Jean-François Millet, illustrations d’Oliver Desvaux, L’Elan vert, coll. « Pont des arts », en collaboration avec le Réseau Canopé, 2019, 32 p., 14,95 € — Imprimé en Chine

Géraldine Elschner et Elodie Nouhen, Maman Loup

Géraldine Elschner et Elodie Nouhen, Maman Loup

« Soudain, la louve dressa l’oreille. Des bords du Tibre où elle s’abreuvait, un cri montait. D’un trait, elle s’enfonça entre les roseaux.
Echoué au pied d’un grand figuier sauvage, un panier flottait sur l’eau, et là, blottis l’un contre l’autre, elle les aperçut. Mais…
pas de museau pointu, pas de fourrure d’ébène : ces deux-là étaient plus blancs qu’un matin d’hiver et ils semblaient tendres à croquer…
d’un coup de dents, elle renversa leur nid d’osier. »
Cette mère louve recueille les orphelins, les nourrit, les protège… Plus tard, lorsque des bergers inquiets lui soustraient ses petits, elle donne une ultime preuve de son amour et se résigne à les abandonner à leurs nouveaux parents. Et à leur destin d’hommes : l’un d’entre eux, Romulus, posera les premières pierres de Rome. Les illustrations d’Elodie Nouhen sont d’une grande beauté : son trait onirique fond l’humain et l’animal dans la nature ; la louve se mue tantôt en arbre, tantôt en fleuve. Quelle poésie ! Le mythe fondateur de Rome est ainsi revisité avec des yeux contemporains, qui gardent en mémoire le célèbre ensemble de la Louve du Capitole — à la louve médiévale, avaient été ajoutés au XVe siècle les deux bambins assoiffés de lait comme de gloire.

Dès 5 ans

Géraldine Elschner et Elodie Nouhen, Maman Loup, Ed de l’Elan vert, coll. « Pont des arts », 2016, 32 p., 14,95 €