Charles Perrault eut trois fils, dont un fut prénommé Pierre. Et c’est sous le nom de Pierre Darmancour que parurent, en 1697, les Contes de ma Mère l’Oye. L’homme de lettres, le célèbre académicien jadis en vogue aurait-il hésité à signer ces contes de son vrai nom ? Ou bien ? Gaël Aymon reprend une ancienne hypothèse selon laquelle c’est bien Pierre, le fils, qui aurait écrit ces contes. Il le fait d’une manière totalement romanesque, voire loufoque, se targuant de « mélanger tant de mensonges à la réalité qu’il te sera difficile de les démêler. C’est ainsi qu’on fabrique les histoires ».
Du haut de ses douze ans, le jeune Pierre est consigné chez un vieil oncle, le temps d’écrire quelques poèmes qui devraient le faire remarquer de la cour. Mais, bernique, l’inspiration n’est pas au rendez-vous. En revanche, une paire de bottes, un chat, un valet bossu, une robe couleur de temps, un certain Messire Leloup, voilà de quoi nourrir l’imagination d’un jeune citadin rêveur. Surtout quand il s’agit de découvrir les environs de ce sinistre manoir en compagnie de la délicieuse Mariette !
Sous une couverture un peu austère, ce roman est un vrai plaisir de lecture, rythmé par des illustrations en noir et blanc qui ajoutent un soupçon d’inquiétude, histoire de jouer à se faire peur.
Dès 10 ans
Gaël Aymon, L’Apprenti conteur, illustrations de Siegfried de Turckheim, L’Ecole des Loisirs. En grand format, 2022, 160 p., 11, 50 – en format poche, 2024, 152 p., 7 €