« Tobie mesurait un millimètre et demi, ce qui n’était pas grand pour son âge. Seul le bout de ses pieds dépassait du trou de l’écorce. Il ne bougeait pas. » Cette immobilité ne va pas durer, car, de page en page et de chapitre en chapitre, le lecteur va courir, haletant, derrière Tobie, Elisha et leurs amis. Et quand l’un ou l’autre se cache, ce sont alors les méchants qui n’ont de cesse de les rattraper. Leur univers ? Un chêne magnifique, dont l’équilibre est menacé par Jo Mitch, lequel représente tout ce qu’il y a de pire au monde : homme d’affaires véreux, dictateur violent et pervers. Une figure du mal illustrée à grand renfort d’uniformes des années 1930, tout comme les prisons sont la quintessence des pires goulags. Si les illustrations de François Place collent bien au texte, elles engagent néanmoins la lecture dans une direction un peu convenue. Au-delà de la fable écologique et du plaidoyer contre la violence, le roman a bien d’autres facettes : aventure, amitié, quête de soi, magie parfois, tout cela reste hors de notre temporalité.
Pour les dix ans du roman, Gallimard réédite toute l’histoire de Tobie Lolness en un volume. (Tome I : La vie suspendue — Tome II : Les yeux d’Elisha). De plus, la jaquette, dépliée, n’est autre qu’une affiche, recto-verso, où François Place a représenté l’arbre monde en été et en hiver. Bon anniversaire, Tobie !
Dès 10 ans
Timothée de Fombelle, Tobie Lolness, illustrations de François Place, Gallimard Jeunesse, 2016, 672 p., 25,90 €