Dans le miroir fabriqué par le diable, « les plus beaux paysages devenaient des épinards cuits et les plus jolies personnes semblaient laides à faire peur ». Le diable trouve ça très amusant. Le jeune lecteur aussi, généralement. Mais il ne va pas rire longtemps… Car le jour où le miroir se brise, ses milliards d’éclats font bien des dégâts. Notamment dans le cœur du jeune Kay, que sa bonne amie Gerda n’a de cesse de ramener dans le jardin de roses. Mais que d’épreuves à traverser pour tirer le jeune garçon des griffes glacées de la reine des neiges !
Et voici les derniers mots du conte : « Ils étaient assis là, tous deux, adultes et cependant enfants, enfants par le cœur… C’était l’été, le doux été béni. »
Si vous craignez d’être la proie d’un des minuscules éclats de ce miroir, extirpez-le vite de votre cœur avant de lire le conte à un enfant. Un conte pour grandir, pour ressentir le besoin vital de poésie et pour s’initier à l’éternel retour, sous le regard bienveillant des anges.
Edmond Dulac (1882–1953), moins connu qu’Arthur Rackham, illustra de nombreuses éditions de luxe avant de concevoir des timbres-poste.
Dès 8 ans
Andersen, La Reine des neiges, illustrations d’Edmond Dulac, Corentin, 2011, 80 p., 12,20 €. Texte intégral. Réédition de 1911. Epuisé en 2018.