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Pierdomenico Baccalario

Irene Adler, Sherlock, Lupin et moi, tome 5 : Le Château de glace

Irene Adler, Sherlock, Lupin et moi, tome 5 : Le Château de glace

Juin 1871. La jeune Irene Adler descend du train en gare de Davos (Suisse) en compagnie de son dévoué majordome Horatio Nelson. Elle vient y faire la connaissance d’Alexandra Sophie von Klemnitz, qui s’est révélée être sa véritable mère. Ayant sans doute peur de s’ennuyer dans les salons de l’hôtel Belvédère, la jeune fille a prié ses amis Sherlock et Arsène de la rejoindre… Bien évidemment, les trois comparses vont se trouver au cœur d’une nouvelle enquête : vol de bijoux, disparitions, assassinat… la vie de palace n’est pas aussi calme que le prétendent les prospectus.
Si l’on en croit leurs dates de naissance respectives, Arsène Lupin, « né » en 1874, avait vingt ans de plus que Sherlock Holmes, « né » en 1854. Pour les besoins de la série « Sherlock, Lupin et moi », les deux héros sont adolescents dans les années 1870. Leurs aventures sont racontées par Irene Adler, célèbre aventurière tout aussi fictive, qui côtoie Sherlock Holmes dans une nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle. Sherlock Holmes restera lié à la Suisse, puisque de célèbres aventures auront lieu à Meiringen (il disparaît dans les chutes de Reichenbach)  – où il a aujourd’hui son musée.
Irene Adler est ici le pseudonyme de Pierdomenico Baccalario (La Fille qui dévorait les livres, Typos) et de son compère Allessandro Gatti. L’éditeur italien annonce 19 volumes de la série – nous n’en sommes qu’au cinquième traduit en français. L’humour des auteurs et leur sens du pastiche nous offrent un scénario plein de rebondissements. Gageons que cette série donnera aux jeunes lecteurs l’envie de lire les « vraies » aventures de Sherlock Holmes et d’Arsène Lupin.

Dès 9 ans

Irene Adler, Sherlock, Lupin et moi, tome 5 : Le Château de glace, illustrations de Iacopo Bruno, Albin Michel Jeunesse, 2018, 256 p., 13,50 €. Traduit de l’italien. Imprimé en France

 

Pierdomenico Baccalario, Typos, Fragments de vérité

Pierdomenico Baccalario, Typos, Fragments de vérité

« Ce n’est pas facile de savoir quand et pourquoi K‑Lab intervient, continua Arlequin. Nous non plus, nous ne réussissons pas à deviner à quel point ce que nous voyons a été manipulé, et combien c’est désormais éloigné de la vérité.
— Et que pense le gouvernement de ce Laboratoire ?
— Oh, il s’en sert probablement souvent. Tout comme les organisations internationales corrompues, les banques mondiales, les fonctionnaires, les groupes paramilitaires, les compagnies pétrolières, les mafias… Songez à tous ceux qui ont du pouvoir, de l’argent et peu de scrupules, et vous obtiendrez le profil typique d’un client de K‑Lab. » Rassurez-vous, amis lecteurs, Arlequin et ses amis vivent dans un monde futuriste. Sombre, mais futuriste. Ces étudiants en journalisme impriment des samizdats dans les ruines des tours improbables de Maximum City. Simplement pour dire la vérité. Ici, ils vont tout faire pour renverser l’image trop belle pour être vraie d’un chef d’Etat africain invité à un concert géant. Une image fabriquée de toutes pièces par K‑Lab à des fins criminelles. Courses poursuites, rencontres avec des inconnus (amis ? ennemis ?), objets inquiétants, comptes à rebours très tendus : tout est fait pour tenir le lecteur en alerte !
Un roman d’anticipation, un roman d’espionnage au suspense bien mené, certes, mais aussi une réflexion sur la désinformation et la manipulation des esprits. Bref, un salutaire coup de vent venu d’Italie !

Dès 12 ans

Pierdomenico Baccalario, Typos, Fragments de vérité, Flammarion, 2014, 250 p, 13 €

Pierdomenico Baccalario, La Fille qui dévorait les livres

Pierdomenico Baccalario, La Fille qui dévorait les livres

« Sous le coup de l’émotion, sa respiration s’accéléra. Haletant et tremblant, il sentit son cœur battre à tout rompre quand, tout à coup, s’élevèrent deux nuées de vapeur brûlantes, aussi puissantes que… le souffle d’un dragon. En un instant, elles l’engloutirent.
Brusquement, la lune disparut.
Un long silence embarrassé envahit la bibliothèque. M Antonino fixe les feuilles de son récit, sans dire un mot. Puis il les replace l’une au-dessus de l’autre, en les tapotant délicatement.
— Alors ? demande-t-il, brisant le silence, devenu insupportable. Qu’en penses-tu ?
 »
Et la jeune Domitilla, collégienne éprise de lecture, de lui répondre que, bof, bof, les descriptions, le démon, la villa romaine en ruines, tout ça, ça ne lui convient pas trop… La scène se passe « dans un coin perdu », à quelques kilomètres d’Aoste, au pied du Grand Paradis. Un beau jour, M. Antonino, garde-champêtre retraité de son état, propose à la collégienne de relire, chapitre après chapitre, le drôle de roman qu’il peaufine avec passion. Premier handicap, et non des moindres, le roman se situe dans le haut Moyen Age, lors d’une des nombreuses invasions qu’a connues la vallée. Mais ce n’est pas un roman « historique », puisqu’il vante les exploits du mythique cheval Bayard, le plus célèbre des chevaux païens, ici chevauché par quatre jeunes héros. Le roman que nous lisons est donc composé comme une « tranche napolitaine » : un chapitre « haut Moyen-Age » (en caractères romains), un chapitre contemporain (en italiques), et on recommence jusqu’à épuisement des ingrédients. A vous d’aller voir si les quatre fers de Bayard sont toujours fixés au clocher d’une église du val d’Aoste…

Dès 12 ans

Pierdomenico Baccalario, La Fille qui dévorait les livres, Bayard Jeunesse, 2014, 436 p., 13,90 €