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Pascal Ruter

Pascal Ruter, Lola on ice, A la conquête de New York

« Non, elle n’a pas rêvé, il s’agit bien d’une invitation pour un stage de trois mois dans un prestigieux centre de formation à New York. Lola se souvient au mot près des paroles de Gloria. Tout est gravé en lettres brûlantes dans sa mémoire :
– Une chance incroyable ! Tatiana et moi pensons que vous êtes les mieux placées pour profiter de ce programme d’échange.
– À New York ?
– Parfaitement. Cette académie est l’une des plus prestigieuses. Plein de célébrités viennent s’y entraîner. Ce sera une incroyable expérience internationale.[…]
Lola est folle de joie. New York. Sept lettres qui mettent le feu à son imagination. Les taxis jaunes. Les gratte-ciel. Les sirènes de police. La statue de la Liberté. Et fameuses championnes américaines qui électrisent les patinoires. »
Le troisième tome des aventures de Lola, Sasha et leurs amies, dans l’ambiance – fort rafraîchissante – des patinoires américaines, cela donne un roman idéal pour se croire encore en vacances. Entre découverte de la vie new yorkaise, cours au lycée français, entraînements et petits soucis de cœur, nos patineuses ne laissent pas un instant de répit aux jeunes lectrices. On enchaîne sur Starman de David Bowie ?

Dès 10 ans

Pascal Ruter, Lola on ice, A la conquête de New York, illustrations de Gloria Pizzilli, Didier Jeunesse, coll. « Mon marque-page », 2020, 160 p., 12 €

Pascal Ruter, La Tente d’en face

Pascal Ruter, La Tente d’en face

« — D’habitude, on va à Miami Beach.
— C’est marrant, a‑t-elle dit, tu ne devineras jamais qui j’ai rencontré sur l’autoroute. Johnny.
— Johnny Depp ?
— Oui.
Ses yeux se sont ouverts en grand, elle a laissé tomber sa bassine et ses bols.
— Me dis pas que…
— J’ai fait oui de la tête très lentement en fermant les yeux.
— C’est mon père. Je m’appelle Titus Depp. »
Dialogue surréaliste s’il en est de deux minots d’une dizaine d’années : Titus, qui vient à la mer pour la première fois, et dont le père gagne des concours de sosie (de qui ? vous l’avez deviné). Et Bérénice, dont la vie est « plate comme un trottoir » et qui vient, comme tous les ans, dans ce même camping, bien tranquille, du bassin d’Arcachon. Et qui s’invente, elle, un grand-père pirate. Rien de tel pour débuter une chasse au trésor entre la plage, les rochers et les tentes.
Pascal Ruter ne fait pas dans la dentelle : les enfants apprécieront ses blagues « carambar », ses coquillages pas frais (et leurs conséquences), ses situations cocasses dans des lieux assez peu poétiques — qui n’a jamais fait la queue devant les toilettes d’un camping ne comprendra pas certaines allusions, mais tant pis. Tout cela n’empêche pas les petits cœurs de battre la chamade, l’un jouant de ses muscles (bien maigrichons), et l’autre jouant de ses yeux « bleu trois quart avec un peu de gris moyen sur les bords ». Quant aux parents… eux aussi se détendent, chacun à sa façon.
Ce sont les vacances, on se lâche un peu et on rit de bon cœur avec Titus et Bérénice, cousins du Petit Nicolas et de la famille des Jean Quelque-Chose – mais versant Groseille plus que Le Quesnoy.

Dès 9 ans

Pascal Ruter, La Tente d’en face, illustrations de Marie Leghima, Didier Jeunesse, 2018, 128 p., 10,30 €

Pascal Ruter, Dis au revoir à ton poisson rouge !

Pascal Ruter, Dis au revoir à ton poisson rouge !

« — Ma correspondante, c’est ma mère qui l’a choisie sur une sorte de catalogue, on va la chercher.
— En Angleterre ?
— Mais non, à Roissy, con. Elle reste toutes les vacances de Pâques.
En tout cas, mon programme d’entraînement est réduit en cendres. Ma mère m’a prévenu : on range le skate, on sort sa langue pour dire the comme il faut, et au programme : bateau-mouche, musées, conférences ; Notre-Dame, Sacré-Cœur… »
Un programme qui va voler en éclats dès la page 16 du roman, où Andréas, 15 ans, se retrouve au 1er sous-sol de Roissy en compagnie de la désarmante et néanmoins charmante Mary – mais sans ses parents, lesquels ont disparu. Plus rapide que le skate d’Andréas, plus déjanté que ses backflips, n’hésitant pas à prendre les virages les plus incongrus à 180 degrés, ce roman d’espionnage nous fait courir de Paris à Brasilia en passant par New York, pour atterrir dans des mines de sel roumaines. La recherche des parents d’Andréas donne lieu à des courses poursuites, à des rencontres improbables avec quelques illuminés et, bien sûr, à des bagarres héroïques avec de très méchants personnages. Un rythme trépidant donc, James Bond et OSS 117 ne sont pas loin, mais en mode ado. Mary est heureusement bien plus futée que les girls de cinéma : surdouée, maîtrisant le réseau vertueux du Deep Pink Web comme personne, championne de krav maga et j’en passe, elle mène par le bout du nez un Andréas un peu emprunté de sa personne mais bon garçon. Avec un titre – horresco referens – que l’on dirait emprunté à San Antonio soi-même, les pages se tournent toutes seules. Idéal pour les vacances.

Dès 12 ans

Pascal Ruter, Dis au revoir à ton poisson rouge !, Didier Jeunesse, 2018, 256 p., 15 €

Pascal Ruter et Maureen Poignonec, La Famille Cerise, La Course des guignols

Pascal Ruter et Maureen Poignonec, La Famille Cerise, La Course des guignols

« Grande course sur la rivière.
Toutes embarcations à rames autorisées
Venez nombreux tenter votre chance !
Que le meilleur gagne… »
Voilà bien l’occasion pour Zouille et Yoyo Cerise de défier leur « pire ennemie », Angèle, peste parmi les pestes. Avec les jumelles, Max et le petit Papillon, qui zozotte ferme, forment un inséparable quatuor. Mais pour gagner, il va falloir s’entraîner et ramer dur ! Un roman loufoque, dans lequel les adultes ne sont pas les derniers à inventer des tours pendables. Bon, certaines blagues sont assez scatologiques (avec une tarte à la bouse), mais pas plus que dans La Guerre des Boutons. Quant aux histoires de poux, elles ne devraient laisser personne indifférent.

Dès 8 ans

Pascal Ruter et Maureen Poignonec, La Famille Cerise, La Course des guignols, Didier Jeunesse, 2016, 144 p., 10,30 €