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Les Amis de la culture européenne

Gottfried Keller, L’habit fait l’homme

Sur la route, « par une triste journée de novembre », un pauvre compagnon tailleur se demande où il pourra dîner. Mais, très élégant, il portait « son habit noir du dimanche, le seul qu’il possédât, et un manteau très ample, tout d’une pièce, doublé et orné de velours, qui lui donnait un air chevaleresque. » Il suffit d’un malentendu, et, à la porte d’une auberge, Wenzel Strapinski, est pris pour un riche comte polonais. Les péripéties les plus loufoques vont s’enchaîner. Astucieux, sachant se concilier les bonnes volontés tout en bernant les sots, notre tailleur va jusqu’à se fiancer avec Nanette, la fille du président de la ville. Jusqu’où le secret de sa fausse identité sera-t-il gardé ?
La traduction française (1873) de cette nouvelle venue de Suisse a été exhumée pour notre plus grand bonheur. Elle fait partie du cycle « Les gens de Seldwyla », signé de Gottfried Keller (1819–1890) poète et homme politique suisse.

Dès 10 ans

Gottfried Keller, L’habit fait l’homme, Les amis de la culture européenne, 2021, 60 p., 8 € — Traduit de l’allemand — Imprimé en Allemagne

Alexandre Dumas, Les aventures de Lydéric, grand forestier de Flandre

« A l’âge de dix-huit ans, Lydéric, dont la double éducation physique et morale était accomplie, était, quoiqu’il n’eût point quitté sa forêt nourricière, un des hommes les plus forts et les plus savants, non seulement du royaume des Francs, mais encore du monde entier. » Le jeune homme, qui ne se sait pas encore héritier de Salwart, prince de Dijon, enterre le brave ermite qui l’a recueilli tout bébé et part courir l’aventure dans le vaste monde.
Nous sommes au mitan d’un VIIe siècle que l’imagination flamboyante d’Alexandre Dumas (père) peuple non seulement de rois (Dagobert compris), de reines (ô douce Ermengarde !), de guerriers, d’ermites et d’évêques, mais aussi d’êtres surnaturels, dragons, nains et rossignols doués de parole. Car non seulement Dumas s’inspire d’une légende du XVIe siècle, bien vivace en Flandre, mais il emprunte divers événements à d’autres légendes médiévales. En effet, ce Lydéric, premier comte de Flandre, décide un jour, entre autres aventures, de conquérir le trésor des Nibelungen et d’épouser « la princesse Chrimhilde, sœur de Gunther, roi des Higlands ». Et hop ! Nous voici transportés dans un monde légendaire voisin ! Et dans un autre encore, quand Lydéric et Gunther embarquent pour l’Islande, à la conquête du château de Ségard, gardé par une hydre géante. Il y réveille… Brunehilde ! Force, beauté et courage ne manquent pas à notre héros pour voler d’exploit en exploit. La légende veut aussi que Lydéric, après avoir vengé son père en tuant son meurtrier le géant Phinaert, ait fondé la ville de Lille.
Paru en feuilleton entre 1840 et 1842 dans Le Musée des familles, ce récit a connu un succès immédiat. Réédité ici avec les illustrations de l’époque, il entraîne le lecteur dans des contrées aussi étranges que mystérieuses. Il le réconciliera peut-être, au passage, avec les imparfaits du subjonctif, les conditionnels passés et les phrases à rallonge qui naissent comme par magie sous la plume de Dumas.
Pour finir, sachez que les deux géants Lydéric et Phinaert parcourent tous les ans la ville de Lille lors de la célèbre braderie. Mais gare à qui osera leur chercher noise !

Dès 12 ans

Alexandre Dumas, Les aventures de Lydéric, grand forestier de Flandre, Les Amis de la culture européenne, 2006, 144 p., 14,50 € — Texte intégral. Pour commander, c’est ici.