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Irène Bonacina

Timothée de Fombelle, Esther Andersen

« C’était les vacances. Le premier jour, je prenais le train tout seul avec ma valise. C’était chaque fois le plus beau jour de ma vie. Je regardais les gens. Le contrôleur m’appelait “jeune homme”. » Et depuis quelques pages déjà, nous aussi, nous sommes assis dans ce compartiment, dans ce train qui traverse une campagne gorgée de soleil… Qui arrivera chez l’oncle Angelo ? Qui aura la chance de vivre dans son capharnaüm, de partir sur un vélo trop grand entre les maïs et les pruniers ?
« Avec le temps, le vélo avait fini par devenir presque à ma taille. [….] Les vacances avaient la forme d’un escargot avec la maison au centre, et je faisais des cercles de plus en plus grands pour tenter d’arriver au bord. Et puis un jour, un été, j’y suis arrivé. C’était là et je ne l’avais jamais su. » C’était là… la mer, l’immensité. Et puis, sur la dune, une « petite Anglaise », celle qui donne son nom à l’album. Les dessins et les aquarelles d’Irène Bonacina répondent au texte si épuré de Timothée de Fombelle. Le clin d’œil au Petit Nicolas dessiné par Sempé donne à l’album un léger flou qui enchantera les adultes, de même que le savant emploi de l’imparfait. Quant aux enfants, ils n’auront qu’une envie : aller à la recherche de tous les chiens perdus ; enfin, si peu qu’ils aient été perdus par une charmante fillette…
Le grand format de l’album, la qualité de la fabrication et le talent du duo Fombelle – Bonacina valent bien un petit effort financier. D’autant plus que le livre plaira aussi aux plus grands.

Dès 7 ans

Timothée de Fombelle, Esther Andersen, illustrations d’Irène Bonacina, Gallimard Jeunesse, 2021, 72 p., 24,90 € — Imprimé en Italie

Stéphane Servant et Irène Bonacina, Cinq minutes et des sablés

Stéphane Servant et Irène Bonacina, Cinq minutes et des sablés

Dans sa petite maison, « la Petite Vieille s’ennuyait tellement que pour tuer le temps, elle avait juste décidé d’attendre : d’attendre Madame la Mort ». Mais quand celle-ci s’invite enfin, la Petite Vieille lui demande un léger sursis : ces cinq minutes, pendant lesquelles, de tasse de thé en petits sablés au gingembre, vont s’avérer durer bien plus longtemps que ça. Entrent en scène un chat tigré, Monsieur Igor, Kenza la voisine, et toute la famille de la Petite Vieille… Qui gagnera, les derniers sablés croqués ? Une ode à la vie, une invitation à déguster les heures, avec ou sans sablés au gingembre –la recette est donnée à la fin de l’album.

Dès 6 ans

Stéphane Servant et Irène Bonacina, Cinq minutes et des sablés, Didier Jeunesse, 2015, 32 p., 13,10 €