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Editions du Triomphe

Philippe Cenci et Patrick de Gmeline, Notre-Dame, des flammes à la renaissance

Paris, 15 avril 2019, 18 h 18, une alarme retentit dans la cathédrale. Personne n’imagine encore que, quelques heures plus tard, la flèche va s’effondrer. Le monde entier est sous le choc. Après l’incendie, vient le temps de l’enquête, puis celui des premiers travaux de consolidation. A la grande question qui suit, restauration à l’identique ou « geste d’architecture » sera répondu, in extremis, restauration à l’identique, au moins pour l’aspect extérieur, toitures et flèche. Cette bande dessinée conçue par Philippe Cenci et dont le scénario est signé Patrick de Gmeline, historien militaire, revient sur la chronologie des événements, mais rend aussi hommage tant aux pompiers de Paris qu’aux compagnons, tout en traçant les portraits, pas toujours flatteurs, de la classe politique française. L’ouvrage, documentaire, se veut aussi une fenêtre ouverte sur l’espérance de revoir battre, comme avant, le cœur de Paris.

Dès 12 ans

Philippe Cenci et Patrick de Gmeline, Notre-Dame, des flammes à la renaissance, Editions du Triomphe, coll. Le vent de l’histoire, 2021, 40 p., 15,90 €

Agnès Balmont, Les aventures de Marin sans nom

« Alors, mon gaillard, on vient voler les provisions des honnêtes marins. On leur enlève le pain de la bouche ! C’est très mal tout ça, très mal.
L’homme sentait l’alcool à plein nez et sa main broyait l’épaule de Marin, telles les serres d’un rapace. L’enfant fut soulevé à trente centimètres du sol et se retrouva nez à nez avec un individu aux yeux injectés de sang […]. Le marin était pour tout dire terrifiant. »
Mais que fait donc sur ce bateau un enfant que l’on découvre assoiffé et affamé ?
Le jeune Marin, orphelin sans nom, s’est embarqué clandestinement sur Le Cortes, un navire qui accostera bientôt au Mexique. Marin a 10 ans environ. Environ ? Oui. Car il ne connaît ni son nom, ni sa date de naissance : c’est un « Sans Nom » comme tous les enfants recueillis à l’orphelinat Saint-Jude, une institution à la Dickens, quelque part au fond de la Bretagne. Mais Marin a un secret : depuis qu’il s’est procuré en cachette un roman d’aventures, son imagination s’est enflammée. Un beau jour, lassé des punitions, il est parti, « pour ce vrai ». Marin va se transformer en aventurier et se mettre en quête de son trésor. Mais le plus beau des trésors est-il vraiment caché dans la jungle ?
Le roman se déroulant au début du XIXe siècle, Agnès Balmont joue avec brio de tous les subterfuges du roman d’aventures de l’époque : à la dureté caractérisée de certains répond la générosité d’adultes bienveillants, qui ont aussi vécu leur lot de souffrances ; les « croix-de-ma-mère », ces signes de reconnaissance qui tombent à point nommé, sont bien sûr de la partie, tout comme les parallèles entre « civilisés » et « sauvages », entre bons chrétiens et gens de sac et de corde. Le côté un peu édifiant du récit est contrebalancé par un réel talent d’invention, qui fait voyager l’imagination de péripétie en péripétie.

Dès 12 ans

Agnès Balmont, Les aventures de Marin sans nom, Editions du Triomphe, 2021, 192 p., 12,90 € — Imprimé en France

Raphaël Frémont, Le Groupe clandestin

Adrien a retrouvé Astair et Adèle lors d’un intercours. Ils se connaissent à peine mais viennent de vivre une « aventure forestière ». Et sont tous les trois punis.
« — Pas le droit de sortir sans déclarer où je vais et quand je rentre, pendant trois mois.
— Elle n’y est pas allée de main morte, ta directrice, souffle Astair.
— Oui, elle n’a pas apprécié cette idée d’aller voir des arbres millénaires. J’ai eu droit à un sermon interminable sur la loyauté aux Oligarques et le respect des règles sociales. Elle ne veut plus que je vous fréquente, il va falloir rapidement nous séparer. »
Mais cette forêt, Adrien, 16 ans, en rêve et n’a qu’une envie : y retourner ! Comme ses condisciples Astair et Adèle, il vivote dans le pensionnat d’un régime totalitaire, « l’Ordre ». Dix oligarques dirigent d’une main de fer cette société ultra technologique où les libertés individuelles sont restreintes. Dès sa deuxième « fugue » en forêt, il est repéré par une troupe de scouts clandestins. En rejoignant leurs rangs, c’est une vie d’aventure et d’amitié qu’il découvre, avec ses nuits en forêt, ses jeux passionnants, sa saine émulation et ses rires. Mais ces jeunes sont un défi à l’Ordre. Des résistants à l’esprit libre qu’il faut supprimer… L’aventure devient de plus en plus dangereuse.
Après deux romans scouts classiques, Trois foulards dans la tempête (2016) et Le Raid sauvage (2017), Raphaël Frémont plonge les lecteurs dans une dystopie qui devait en faire réfléchir plus d’un : surveillance exacerbée, interdits, protection permanente, dénonciations… Et si nous n’en étions pas si loin ? Les scouts retrouveront avec plaisir grands jeux et aventures diverses, et même des idées pour animer leurs camps. Une petite critique tout de même : le roman est un peu longuet… et dans les cent dernières pages, les « à » et les « a » se mélangent un peu les foulards. Mais cela ne freine en rien ce bon coup de vent frais qui décoiffe autant les héros que les lecteurs !

Dès 12 ans

Raphaël Frémont, Le Groupe clandestin, Editions du Triomphe, 2019, 420 p., 19,90 € — Imprimé en France

Contes de Perrault

Contes de Perrault

Le Petit Chaperon rouge, Le Chat botté, Cendrillon, Les fées et La Belle au bois dormant : cet album propose cinq des contes les plus connus de la culture française classique. Ce qui en fait le charme, ce sont aussi les illustrations de Manon Iessel (1909–1985), une grande dame de l’illustration enfantine : on lui doit notamment de charmants portraits Art Déco des Petites Filles modèles ou des dessins de mode pour La Semaine de Suzette. Ici, elle nous fait entrer, d’un coup de pinceau magique et intemporel, dans le monde merveilleux de Perrault – fées, princesses, mère-grand, vous les avez croisées ou vous les croiserez dans les jardins de Versailles ou lors joyeux bal costumé !

Dès 8 ans

Contes de Perrault, illustrés par Manon Iessel, Editions du Triomphe, 2017, 64 p., 16,90 € — Imprimé en France

Marion, Paul et Colombe à travers l’Histoire, La Machine volante

Marion, Paul et Colombe à travers l’Histoire, La Machine volante

Après une longue route, Paul et Colombe sont au Clos Lucé. Ils croisent le souverain, François Ier et surtout font la connaissance de Léonard de Vinci, venu d’Italie. Quand Colombe découvre un manuscrit représentant les plans d’une machine volante, dessinée par celui-ci, la grande aventure commence ! Mais construire une aile volante, ce n’est pas si simple ! Quant à l’expérimenter, cela ne va pas sans quelques mésaventures…
Marion Raynaud de Prigny a un réel don d’observation : non seulement pour croquer les silhouettes des deux cousins Paul et Colombe, mais aussi pour découvrir les jeux des enfants, dont le plus apprécié est de se costumer et de remonter le temps en inventant mille sottises.

Dès 6 ans

Marion, Paul et Colombe à travers l’Histoire, La Machine volante, Editions du Triomphe, 2012, 64 p., 8,60 €

Marion Raynaud de Prigny, Paul et Colombe à travers l’histoire – Les Oies du Capitole

Marion Raynaud de Prigny, Paul et Colombe à travers l’histoire – Les Oies du Capitole

« Papa, peut-on aller au Capitole voir les oies sacrées ?
— Celles qui ont vaincu les Gaulois, ajoute son cousin. »
Paulus et sa cousine Columba ont vite fait de semer leur vieux précepteur Servilius dans les ruelles de Rome. Or Quintus, le prêtre du temple de Minerve, est en train de préparer la cérémonie qui commémore la victoire des oies contre Brennus [ndlr : les oies sont associées plus souvent à Junon qu’à Minerve]. Une cérémonie mise en péril par les sottises des deux chenapans – qui, une fois encore, se tireront d’affaire et obtiendront le pardon des grandes personnes. Un épisode de la vie à Rome à la portée des jeunes lecteurs.

Dès 7 ans, premières lectures

Marion Raynaud de Prigny, Paul et Colombe à travers l’histoire – Les Oies du Capitole, Editions du Triomphe, 2010, 64 p., 8,50 €