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Catherine de Lasa

Catherine de Lasa, Peintre de Marie-Antoinette – Journal d’Elisabeth Vigée Le Brun – 1766–1770

Issue de la petite bourgeoisie parisienne, Elisabeth, après avoir été en nourrice, passe quelques années au couvent – c’est là qu’elle commence ce « journal », ou plutôt, c’est à cette époque, en 1766, que Catherine de Lasa lui prête sa plume pour débuter un journal apocryphe, qui nous mène jusqu’en 1770, date à laquelle Elisabeth a ses entrées à Versailles. Cette enfant prodige, encouragée par son père, lui-même peintre, et par ses amis, va en effet devenir la peintre officielle de Marie-Antoinette. Mais cela n’ira pas sans embûches, ni sans larmes. Quand son père meurt subitement, Elisabeth n’a que douze ans… Et c’est la peinture qui l’aide à reprendre pied, d’autant plus que les ressources de la famille sont des plus minces.
S’inspirant des Souvenirs de la célèbre portraitiste, Catherine de Lasa fait entrer la jeune lectrice de plain-pied dans le XVIIIe siècle. Si Elisabeth prend part avec piété aux processions, si elle défend la reine face aux idées prérévolutionnaires de son frère, elle sait aussi que le mari de la jeune duchesse de Chartres fréquente les prostituées et qu’elle-même doit de méfier des messieurs trop entreprenants… Un dossier historique rédigé par Sophie Humann permet d’« aller plus loin » en complétant la biographie d’Elisabeth Vigée Le Brun. Ayant survécu à la Révolution, elle s’éteint en 1842, après une longue vie d’artiste et de nombreux voyages dans l’Europe entière.

Dès 12 ans

Catherine de Lasa, Peintre de Marie-Antoinette – Journal d’Elisabeth Vigée Le Brun – 1766–1770, Gallimard Jeunesse, coll. « Mon histoire », 2022, 144 p., 12,50 € — Imprimé en Italie.

Catherine de Lasa, La très belle histoire de Notre-Dame de Paris

15 avril 2019. Le monde entier est suspendu, horrifié, devant des images de feu, de flammes, de gyrophares. Le ciel de Paris se teinte de rouge. Notre-Dame est en feu, la toiture n’est plus qu’un immense brasier. Soudain, la flèche s’écroule… Qui oubliera jamais ces images terrifiantes ?
Comme le rappelle Catherine de Lasa, l’île de la Cité a connu bien des événements depuis que sainte Geneviève a tenu bon face aux Huns. En 1163, est lancé un chantier de construction d’une rare audace. « Le premier architecte et évêque de Paris, Maurice de Sully, voit grand : la nouvelle cathédrale doit dépasser toutes les églises connues. » Grands moments de l’histoire, légendes, miracles, processions, fêtes carillonnées, c’est tout cela que raconte Catherine de Lasa, dans un superbe album aux riches illustrations. Sans doute l’émotion était-elle encore vive quand elle a revu le texte de cette seconde édition : c’est en avril et non en juin qu’a eu lieu l’incendie — vous corrigerez de vous-même (p 28). Espérons que nos jeunes lecteurs auront la chance de pouvoir à nouveau se recueillir, dans quelques années, ou quelques décennies, dans ce sublime vaisseau de pierre. Point de hâte, mais du bel ouvrage, c’est notre souhait le plus vif.

Dès 8 ans

Catherine de Lasa, La très belle histoire de Notre-Dame de Paris, illustrations de Claire Lhermey, Vincent Depardon (couverture), Emmanuel Beaudesson, Jean-Marie Michaud, Pierre Téqui éditeur, Coll. « Les Petits Pâtres », 2019, 34 p., 13 € — Deuxième édition. Imprimé en France

Catherine de Lasa, Dans la révolte des canuts, Journal de Pauline, 1831–1832

Catherine de Lasa, Dans la révolte des canuts, Journal de Pauline, 1831–1832

« Pour braver l’oppression,
Courant sans crainte à la victoire,
Se battant sans manger ni boire,
Voilà l’ouvrier de Lyon. »
Ce refrain, jamais la douce Pauline, 13 ans en 1831, n’aurait jamais imaginé le chanter quatre mois plus tôt, quand sa famille est venue s’installer dans un taudis de la Croix-Rousse. Pauline rêve d’aller à l’école des sœurs, mais elle s’occupe le plus souvent de ses petits frères, tout en enroulant la soie sur les canettes, pendant que sa mère peine à nourrir sa famille. Son père est un artisan tisseur de soie, fier de son talent, un « canut ». Les canuts, maîtres artisans tisserands, travaillent chez eux, à la commande et sont payés à la pièce. Mais le travail vient à manquer ; de plus, les négociants ne veulent pas entendre parler de salaires garantis.
La révolte gronde alors dans les ruelles et les traboules. Les premières grèves éclatent. Du 21 au 24 novembre 1831, une insurrection fait plus de 600 victimes… Pauline est aux premières loges ! Catherine de Lasa tient le journal de l’adolescente du 25 juillet 1831 au 22 août 1832. Comme en témoignent Pauline et ses amies, les revendications féministes se font jour à Lyon dès cette époque, notamment sous l’influence des saint-simoniens : droit à l’instruction (même élémentaire), participation plus grande à la vie politique et sociale… Elles n’en sont que plus motivées pour participer au mouvement de révolte des canuts.

Dès 10 ans

Catherine de Lasa, Dans la révolte des canuts, Journal de Pauline, 1831–1832, Gallimard Jeunesse, coll. “Mon histoire”, 2019, 144 p., 12,50 € — Imprimé en Italie.

Catherine de Lasa, Blanche de Castille, future reine de France, 1199–1200

Catherine de Lasa, Blanche de Castille, future reine de France, 1199–1200

A la Noël 1199, la petite Blanca ne sait si elle doit rire ou pleurer : sa grand-mère, Aliénor d’Aquitaine, s’est mise en route pour venir chercher sa sœur aînée, Urraca, promise au Dauphin Louis, futur roi de France, en gage de réconciliation. Et puis, rien ne se passe comme prévu. Aliénor, en sa sagesse, remarque cette fillette de onze ans, intelligente, vive, gracieuse – et décide que c’est elle qui deviendra reine de France.
Comme le veut cette collection, « Mon Histoire », l’auteur a joué le jeu du « journal intime » d’une adolescente. Ici, il dure le temps d’un voyage mouvementé, entre l’annonce du départ de Castille et l’arrivée à Paris, quelques jours après son mariage, de celle qui deviendra Blanche, reine de France et mère de Saint-Louis. Certes, cela ne va pas sans quelques menues approximations, mais le ton est juste et le récit, très documenté, permet de découvrir la brillante cour de Castille et le royaume de France au début du XIIIe siècle.

Dès 11 ans

Catherine de Lasa, Blanche de Castille, future reine de France, 1199–1200, Gallimard Jeunesse, 2013, 112 p., 9,90 €

Catherine de Lasa, Anne de Bretagne, Duchesse insoumise, 1488–1491

Catherine de Lasa, Anne de Bretagne, Duchesse insoumise, 1488–1491

« 19 septembre 1488 — Ils m’ont lu les lettres du roi Charles VIII, qui voudrait m’interdire de porter le titre de duchesse et obtenir ma tutelle ainsi que celle d’Isabeau. […)] Moi, la fille aînée du duc de Bretagne, je n’aurai pas le droit de porter le titre de duchesse. Et pourquoi donc ? Est-ce que je lui interdis de porter le titre de roi ? Figurez-vous que je suis chef d’un Etat souverain, qui frappe monnaie et tient son pouvoir de Dieu. » Est-il nécessaire de la présenter ? Anne n’a que onze ans lorsqu’elle devient duchesse de Bretagne à la mort de son père en 1488. C’est la fin de l’insouciance, des broderies tranquilles, des jeux et des fous rires. La Bretagne est menacée par Charles VIII. La jeune fille va devoir affronter intrigues, trahisons, défaites militaires et devient reine de France à quatorze ans. Dans une collection soignée, voilà le journal intime de la très jeune Anne de Bretagne de 1488 à 1491. La couverture est élégante, le format adapté à celui d’un journal et les pages à l’aspect coupe-papier participent au plaisir de la lecture. La « grande histoire » est à la portée des jeunes lecteurs.

Dès 9 ans

Catherine de Lasa, Anne de Bretagne, Duchesse insoumise 1488–1491, Gallimard Jeunesse, 2011, 158 p, 9 € — Proposé par CécileV.