Monsieur Merveille « entra dans la boutique et dit : ‘Je veux une automobile !’ ‘De quelle couleur ?’ demanda Monsieur Bling. ‘Jaune vif’, répondit Monsieur Merveille, ‘ à l’intérieur et à l’extérieur.’ […] ‘Seulement, j’ai laissé mon porte-monnaie à la maison.’ ‘Très bien, dans ce cas vous devrez laisser votre bicyclette ici ; et quand vous apporterez les sous, vous pourrez la reprendre.’ […] C’était une magnifique bicyclette tout en argent… mais elle n’avait pas de pédales, parce que Monsieur Merveille ne l’utilisait que dans les descentes. »
Mr Bliss — Monsieur Merveille de ce côté-ci du Channel – et son inénarrable automobile jaune sont entrés dans la vie des enfants Tolkien à la fin des années 1920, et dans celle des lecteurs de Tolkien bien plus tard, en 1982 – au mieux. Cette édition bilingue propose, en « belle page » (à droite pour les béotiens) la reproduction de la page dessinée et légendée par Tolkien, textes et dessins étant inséparables ; et, sur la page de gauche, pour les anglicistes que rebuteraient les pattes de mouche de l’auteur, la traduction en français. Non sense, scénario fait de bouts de ficelle, clins d’œil malicieux aux « bonnes manières » britanniques, du tea-time au potager… Bref, un texte sans façon et des situations croquées avec un humour very, very british.
Dès 8 ans et jusqu’à pas d’âge
J. R. R. Tolkien, Monsieur Merveille, La Mercurie, 2009, 102 p., 16 €