« Le chat a dit
À ses petits :
« Oncle Souris
Est très gentil.
Il est surtout
Bon à croquer
Dans les lauriers
Au pied du houx. »
Marraine Carpe, qui « joue de la harpe /Sur la rivière », n’aura pas meilleur destin. Car, nous dit le fabuliste, le destin des souris et des carpes, c’est bien d’être croqués par les chats qui passent par là.
Maurice Carême (1899- 1978) est l’un des auteurs belges les plus connus et les plus lus – et aussi les plus appris à l’école. Qui n’a pas récité, d’une petite voix timide, l’un ou l’autre de ses poèmes ? Il en écrivit, dit-on, plus de 2600 !
Sa fantaisie et son goût du nonsense, magnifiquement exprimés dans un style des plus concis, mènent à une forme de sagesse très simple : celle qui consiste à savoir regarder autour de soi et à s’émerveiller des mille petits trésors du quotidien.
Qui dit « fable », dit « morale de la fable ». Chez Maurice Carême, celle-ci n’est jamais pesante : pirouette, question en l’air, remarque décalée : au lecteur de réfléchir par lui-même au sens du destin.
Mais ne croyez pas que ce recueil de Fables s’adresse seulement aux enfants. Loin de là. Il s’adresse à tous ceux qu’enchantent l’ombre d’une plume ou la chanson de la pluie.
Dès 10 ans, adolescents et adultes
Maurice Carême, Fables, L’Âge d’Homme, Lausanne, 2014, 110 p., 15 €
Pour tout savoir sur Maurice Carême : la Fondation Maurice Carême