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Ruta Sepetys, Si je dois te trahir

« Ne fais confiance à personne. Ne parle à personne. Les espions sont partout », lit-on en filigrane d’un titre à la savante ambiguïté : qui est ce « je », qui est l’autre ? Qui court ainsi, de dos, sur les pavés de Bucarest ?
« ̶ Tu es coupable de trafic illégal, et tu seras poursuivi en justice.
Un frisson parcourut ma nuque. Mon cerveau entra en ébullition.
Le vieux timbre.
Le dollar américain.
Ça s’était passé deux mois plus tôt. Depuis combien de temps étaient-ils au courant ? […]
̶ Tu es en train de dire que tu as effectué une transaction illégale avec un adolescent américain ? […] La punition s’abattra sur toute ta famille. »
Ce jeune lycéen convoqué ce triste jour d’octobre 1989 par un agent de la Securitate, la police secrète roumaine, c’est Cristian Florescu. Dans quelques instants, il va devoir faire un choix impossible : perdre ceux qu’il aime ou travailler pour la police secrète. Devenu informateur, il se lance dans un double jeu plus que risqué. Quand la radio clandestine annonce la chute imminente des États communistes voisins, combien de temps encore va « tenir » le régime de Ceausescu ? Mais qui a glissé le billet d’un dollar dans son album de timbres ?
Ruta Sepetys mêle ici le récit historique et le drame familial pour montrer comment la surveillance policière constante, dans une dictature, en vient à détruire les familles dans ce qu’elles ont de plus fort, la confiance. Un récit glaçant, « en mémoire des courageux étudiants roumains ». .

Adolescents

Ruta Sepetys, Si je dois te trahir, Gallimard Jeunesse, 2023, 384 p., 17,90 € — Traduit de l’anglais par Faustina Flore. Imprimé en Italie

Ruta Sepetys, Le sel de nos larmes

Ruta Sepetys, Le sel de nos larmes

Hiver 1945. Quatre personnages, quatre destins, une obsession : fuir la guerre. Marcher vers l’ouest. Ne pas mourir. Ni de faim, ni de froid, ni de ses blessures. Survivre. Avancer. Joana, une jeune infirmière, a fui la Lituanie – mais porte un lourd secret. Florian, le Prussien, semble utiliser ses talents de faussaire pour échapper au pire. Emilia, la Polonaise, n’a pas échappé au pire – et porte un enfant d’un soldat russe. Quant à Alfred, personne ne le prend au sérieux, surtout quand il se veut un parfait Hitlerjugend, car sa prétention n’a d’égale que sa frousse. Autour d’eux gravitent des personnages aussi étranges qu’un vieux cordonnier, un Petit Garçon Perdu, une Géante, une aveugle. Au fil des kilomètres, seuls ou en convoi, ils s’approchent de la Baltique. Le bruit court qu’un immense paquebot les conduira vers la liberté. Le Wilhelm Gustloff. Quand ils embarquent enfin, le 30 janvier 1945, ils ne savent pas encore que trois torpilles russes vont couler le navire. Fait de guerre, ou crime de guerre ? Des 10 050 passagers, dont 4000 enfants et adolescents, seuls 996 seront sauvés – et personne ne s’accorde sur les chiffres exacts de cette catastrophe. Pour narrer ce long cheminement vers un si terrible destin, Ruta Sepetys a choisi de ne rien édulcorer et s’est appuyée sur une énorme documentation. Je conseille donc aux parents de lire ce superbe roman avant de le confier à leurs grands adolescents, et d’en parler avec eux.
Il y a 75 ans cette année. N’oublions jamais.

Grands adolescents et adultes

Ruta Sepetys, Le sel de nos larmes, Gallimard Jeunesse, 2016, 496 p., 16,50 € — en Coll “Pôle fiction”, 8,65 €.

Ruta Sepetys, Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre

Ruta Sepetys, Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre

14 juin 1941. D’un seul coup, la vie de Lina bascule. « Ils m’ont arrêtée en chemise de nuit. » « Ils », les policiers du NKVD, la police secrète soviétique. Commence, pour cette adolescente lituanienne douée pour le dessin, un voyage au bout de la nuit, qui la mène, ainsi que sa mère, son jeune frère et des milliers de concitoyens, jusque dans un camp de travail en Sibérie. La faim, le froid, la mort, la peur…
Ruta Sepetys a interrogé les survivants de ce drame. Leurs souvenirs d’adolescents donnent au roman une force et une sincérité sans pareilles. Avec tous ces petits riens qui ne s’inventent pas, ces gestes minuscules, ces espoirs cultivés au creux de la main… Une hymne au courage, à la volonté de vivre, à l’énergie de ces peuples si longtemps oubliés, nos voisins baltes. Une lecture dont on ne sort pas indemne.

Pour grands adolescents et pour adultes

Ruta Sepetys, Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, Gallimard, coll. « Scripto », 2011, 432 p., 14 € — Gallimard, Coll. « Pôle Fiction », 2015, 7,75 €